Inculpation pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » de proches du président du Parlement, Hama Amadou passés dans l’opposition, interdictions de manifestations publiques, arrestations de journalistes et de militants… la liste est longue. Voilà qui complique davantage la situation politique de plus en plus inquiétante au Niger.
La crise est née en Août 2013, suite à des critiques ouvertes du président du Parlement, Hama Amadou jusqu’alors membre influent de la majorité présidentielle, contre une refonte du gouvernement. Mais cette crise s’est accentuée avec les mesures répressives contre les libertés publiques : « Un juriste réputé écope de quatre mois avec sursis pour avoir « jeté le discrédit » sur la Cour constitutionnelle, dont il avait osé commenter une décision » rapporte l’Afp.
En février, une attaque menée sur la résidence à Niamey de Hama Amadou, présenté désormais comme l’ennemi N°1 du chef de l’État Mahamadou Issoufou pour la prochaine présidentielle de 2016, a mis le feu aux poudres. Six semaines après cette attaque, en mai c’est autour de la maison du quatrième vice-président du Parlement (majorité) d’être la cible d’inconnus. Et la dernière en date, l’assaut au cocktail Molotov contre le siège du parti au pouvoir qui a ouvert la voie à des arrestations de présumées putschistes, tous membres du Moden, le Mouvement démocratique nigérien de M. Amadou.
Dans cette tension qui s’enfle, les deux premières personnalités publiques nigériennes à savoir le président de la république Mahamadou Issoufou et le président de l’Assemblée nationale Hama Amadou se rejettent mutuellement le tort. « On a rarement vu nos hommes politiques arriver à un tel niveau d’adversité: Hama et Issoufou, chacun soupçonne l’autre de comploter contre lui » a déclaré Abdoulmoumine Ousmane, président d’une Ong de promotion des droits de l’homme. Dans l’opinion publique on craint le retour des vieux démons. Surtout lorsqu’on sait que le Niger n’a jamais connu d’alternance démocratique pacifique depuis son indépendance en 1960. Toutes les crises politiques qu’il a vécues ont débouché sur des coups d’Etat.
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