Haac 4ème mandature et les mauvais souvenirs « Bonjour citoyen »« Le Béninois Libéré», « Actu Matin »

la tête de Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (Haac) du Bénin, une équipe s’en est allée pour laisser place à une autre. La quatrième mandature dirigée par Théophile Nata a passé le témoin à la cinquième avec à sa tête le député et ancien maire de Nikki, Adam Boni Tessi.

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 Changement d’équipe, c’est aussi le moment de passer au crible de la raison le bilan de l’équipe sortante. Et, la Haac Nata aura été celle de beaucoup de controverses. Nombre de ses décisions étaient soient  incomprises des professionnels des medias, soient trop poussées. Selon l’article 5, alinéa 2 de sa loi organique, la Haac est chargée « de garantir et d’assurer la liberté et la protection de la presse ainsi que de tous les moyens de communication de masse dans le respect de la loi ». Sur cet aspect, la Haac ne s’est pas illustrée de la plus belle manière aux yeux des professionnels des medias. Elle s’est beaucoup plus fait remarquer par des actes visant à restreindre la liberté d’expression. Et ce, au nom de la régulation de ladite liberté ; conformément à l’article 5, alinéa 2 de la loi organique qui dispose qu’elle doit  « veiller au respect de la déontologie en matière d’information et l’accès équitable des partis politiques, des associations  et des citoyens aux moyens officiels d’information et de communication.»

Théophile Nata et son équipe ont laissé dans la mémoire des journalistes les suspensions et suppressions d’émissions et de journaux. Allusion faite aux émissions « Bonjour Citoyen » (Ortb) « Actu matin » et « à Palabre » (Canal 3). Le comble est que les deux dernières ont été supprimées sur injonction du président de la République. Pourtant, la loi organique stipule clairement en son article 4 que la Haac est « indépendante de tout pouvoir politique, de tout parti politique, association ou groupe de pression de quelque nature que ce soit »

La  sanction qui aura le plus marqué les esprits fut celle infligée au quotidien « Le Béninois Libéré». Ce quotidien a été interdit de parution jusqu’à nouvel ordre. Ses responsables ont été eux aussi, dans les mêmes conditions, interdits d’exercer la profession de journalistes. Une grande première de l’ère du Renouveau démocratique. Quoique qualifiée de pédagogique, la sanction infligée au quotidien « Le Béninois Libéré » a fait couler beaucoup d’encre et de salives. Etant donné qu’elle est la suppression d’un espace d’expression et d’opinion. Cette vague de suspensions et de suppressions constitue l’un des  éléments qui font que le bilan de cette mandature est qualifiée de mitigée par nombre d’observateurs. Et la nouvelle Haac devrait en tirer des leçons.

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