Les choses sont allées vite cette fois-ci. Une fois la désignation des membres de la Commission électorale nationale autonome(Cena) achevée le 17 Juin dernier, la Cour constitutionnelle a procédé hier à l’installation de la Cena permanente. Les cinq membres désignés par l’Assemblée Nationale ont prêté le serment qui officialise leur prise de fonction pour sept ans. C’était hier au siège de la Cour.
Ce n’était pas la grande affluence connue pour l’installation des « Cena » qu’on a eue hier au siège de la Cour constitutionnelle. Le crachin d’hier matin sur la ville de Cotonou a dû freiner quelques velléités de sortie. Il y a aussi la précipitation observée dans la convocation de cette cérémonie. Même certains membres de cette nouvelle Cena n’ont pas été officiellement informés et se trompaient sur l’heure du démarrage de la cérémonie. Pour beaucoup d’autres, c’est la bande défilante de l’Ortb qui sera leur sauveur. Certes, tous étaient là : les cinq membres de la nouvelle Cena permanente. De Moïse Bossou-le doyen d’âge – à Freddy Houngbédji – le fils de Me Adrien Houngbédji soutenus par Adélaïde Gomez, l’épouse de ce dernier et son garde du corps – en passant par Emmanuel Tiando, Basile Fassinou(qui fait sa 4è Cena) et Mme Geneviève Boko Nadjo. D’autres présences seront remarquées. Il s’agit des présidents des institutions : Mathurin Nago(Assemblée nationale), Ousmane Batoko(Cour suprême), Nicolas Adagbé(Ces), Théophile Nata(Haac) et Joseph Gnonlonfoun(Médiateur de la république). Quelques ministres du gouvernement étaient aussi présents, des membres des institutions, des députés, quelques hommes politiques et des parents de ces nouveaux membres. C’est à 09h 55 mn que les membres de la Cour constitutionnelle, le président Théodore Holo en tête, viennent et s’installent sur un podium installé en face de la tente qui abritait les membres de la Cena et les autres personnalités. Le secrétaire général de la Cour Sylvain Nouwatin procède à la lecture de l’article 20 du code électoral qui institue cette Cena permanente et des actes subséquents (décret de nomination, communiqué d’annonce de l’installation de la Cena). La parole fut alors laissée aux membres de la Cena pour prêter serment. L‘exercice consistait pour chacun d’eux à lever la main gauche et à lire le bout de texte écrit sur un papier partagé à eux quelques minutes plus tôt. « Je jure solennellement de …. », tel est le serment. Moïse Bossou passa le premier, suivi de Basile Fassinou, puis Freddy Houngbédji. Mais celui-ci oublia de lever la main gauche. Le président Holo l’invita à reprendre. Passèrent les tours de Emmanuel Tiando et de Geneviève Boko Nadjo puis …Holo parle. Le président de la Cour constitutionnelle félicite au prime abord ces cinq personnes qui viennent de prêter serment devant lui. « Le choix porté sur vous par notre institution parlementaire est la preuve de la confiance que placent en vous ceux qui vous ont désignés pour accomplir au sein de cette commission, la mission essentielle pour la vie démocratique de notre nation que constitue l’organisation des consultations électorales en toute sincérité et en toute transparence », affirme-t-il. Pendant sept ans, ces cinq membres ont un rôle majeur à jouer dans le paysage démocratique béninois. Le président Théodore Holo va le leur rappeler. « C’est donc dans le souci de garantir la sincérité du scrutin que notre pays a désormais admis d’en confier l’organisation à la Cena, organe neutre et indépendant. Cette option comporte des exigences. C’est pourquoi vous devez Madame et Messieurs, faire preuve d’indépendance et de professionnalisme dans l’exercice de votre mandat, car de ces qualités dépendent la paix sociale et la stabilité des institutions de notre nation », a-t-il conseillé avant de les inviter à être des « experts et des professionnels compétents et intègres » ayant une conscience aiguë des obligations de leur mission.
Réactions de quelques membres
Basile Fassinou
« Mes impressions sont bonnes par rapport à cette cérémonie. Tout s’est bien passé et moi je suis très content. Je mesure la grandeur de la tâche qui est la mienne dans le processus électoral pour les prochaines années. Mais ma personne ne suffit pas pour relever ce défi. Nous allons, mes collègues et moi, travailler pour être à la hauteur et pour que les choses se passent telles que veut le peuple. Je me battrai personnellement pour que le nouveau code électoral soit vulgarisé et connu de la majorité des Béninois. Ma seconde priorité est de tout faire pour que les élections législatives et présidentielle soient organisées à bonne date. Il faudrait qu’on ait la liste électorale. La Lépi reste aujourd’hui une préoccupation majeure pour tous les Béninois. Nous ferons tout pour que sa correction se passe vite et je me réjouis que le président Sacca Lafia soit sur la même longueur d’onde que nous ».
Geneviève Boko Nadjo
« Ma fierté est légitime de faire partie de cette Cena permanente. Le discours du président Holo exprime d’ailleurs bien cela. Il y retrace la mission qui est la nôtre et les défis qui nous attendent. Je n’en dirai pas plus. Je voudrais mettre ce mandat sous le signe de la vérité et de l’exemplarité. Vous savez que je suis désigné par l’Assemblée Nationale au titre des magistrats et je me dois, au sein de la Cena, d’être à la hauteur de cette mission qu’ils m’ont confiée ».
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