Bénin : Eric Houndeté, l’un des artisans de la sauvegarde de l’indépendance de la Justice béninoise

Son nom circule sur bien des lèvres comme l’un des députés ayant sauvé la justice béninoise des assauts de la majorité parlementaire. Eric Houndeté, député Union fait la Nation (Un) de la cinquième circonscription électorale (Ouidah, Kpomasse, Allada, Toffo, Tori-bossito) a été l’un des artisans et acteur clé du dispositif parlementaire qui a, jusque-là, fait échec à la proposition de loi portant interdiction du droit de grève aux magistrats béninois.

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Président du groupe parlementaire Un, membre de la Commission des Lois, Eric Houndeté a été l’un des principaux acteurs de la bataille menée au Parlement ces dernières semaines pour sauvegarder  l’indépendance de la justice béninoise. Il fait partie des députés qui ont activement œuvré pour le renvoi sine die de la proposition de loi interdisant le droit de grève aux magistrats. Bien évidemment aux côtés donc des autres députés de l’opposition et certains de la majorité. 

Initiée par un peu plus de quarante députés de la majorité parlementaire, cette proposition de loi fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis son introduction dans le circuit parlementaire. Elle porte sur la modification de l’article 18 de la loi portant statut de la Magistrature en République. Le texte vise à supprimer aux magistrats le droit de grève. Mais  aussi bien d’autres droits comme ceux de se syndiquer, se mettre en association, d’occuper des fonctions politiques et émettre des avis publics sur toute question traitant du changement de la nature du régime politique au Bénin. Après plusieurs semaines de bataille parlementaire entre minorité et majorité, le texte n’a pu être adopté. Les députés de l’opposition (minoritaire) et certains de la mouvance (majoritaire) se sont opposés à cette initiative qui, dans le contexte actuel, ne vise qu’à mettre sous ordre- du gouvernement- le pouvoir judiciaire. A l’issue de l’examen en procédure d’urgence avec à la clé deux séances plénières nocturnes, ils ont réussi à user de tact et à faire de preuve de maitrise des rouages de la procédure parlementaire pour empêcher l’adoption de ce texte.

Actif sur plusieurs fronts

Au sein de la très stratégique Commission des Lois dont il est membre, l’honorable Eric Houndeté compte au nombre de ceux qui bataillé pour que le texte ne soit pas adoptée dans sa mouture initiale proposée. Une stratégie qui a abouti au report sine die du dossier en attendant une éventuelle décision de la Cour constitutionnelle qui pourrait être saisie par les initiateurs de la proposition de loi. Actif à l’Assemblée, il l’a aussi été sur le terrain, en soutenant les magistrats lors des différentes marches sur le Parlement.

Le député de la cinquième circonscription électorale, qui est à sa seconde législature, vient une fois encore de faire preuve de combativité politique. Après notamment la bataille de décembre pour le rejet du budget général de l’Etat, gestion 2014 et celle en cours contre le projet de révision opportuniste de la Constitution. Avant cela, Eric Houndeté s’était déjà fait remarquer par les observateurs de la vie politique béninoise. Allusion faite à ses nombreuses questions orales et question d’actualité au gouvernement sur plusieurs sujets d’intérêt national. Sans grand risque de se tromper, on pourrait même dire que durant cette sixième législature, il est le député qui a adressé le plus questions au Gouvernement. Un moyen légal d’interpellation de  l’Exécutif par le Parlementaire que Houndeté a judicieusement et fréquemment utilisé.

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Pour cette première victoire concernant la proposition de loi interdisant le droit de grève aux magistrats, le député reste modeste. Lors d’un géant meeting anti- troisième mandat pour Yayi, organisé ce mercredi 06 août à Azalai Hôtel, Cotonou, par le Groupe des femmes pour une autre gouvernance, il a affirmé qu’une bataille a été remportée. Mais la guerre continue. Et il faudra s’apprêter à contrecarrer toutes les manœuvres en gestation contre la démocratie béninoise. Le Bénin a besoin de ce type d’homme politique pour le mettre sur les rails du développement.

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