Lépi et piège électoral : bientôt une marche des femmes sur la Cour constitutionnelle

Lors de leur géant meeting contre un éventuel 3ème mandat pour Boni Yayi le mercredi 06 août dernier, le Groupe des femmes pour une autre gouvernance du Bénin a annoncé qu’elle organiserait bientôt une marche sur la Cour constitutionnelle.  

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C’est un secret de polichinelle. Le Bénin est devenu otage de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Conçue à l’origine pour être un instrument de transparence électorale et de développement, cette liste risque de conduire le laboratoire de la démocratie en Afrique dans une situation d’impasse politico-électorale si rien n’est fait. Après avoir servi au K.O présidentiel de mars 2011 et aux législatives du 30 avril de la même année, la Lépi devrait être corrigée afin de servir à l’organisation d’autres élections. Les principaux acteurs de la classe politique et de la société civile béninoise avaient accepté l’évidence selon laquelle, la Lépi contenait plusieurs irrégularités et devraient être corrigée et actualisée. Après plusieurs mois de balbutiements et de tâtonnements, le processus d’actualisation et de correction a été lancé. Mais entre-temps, faute de liste électorale fiable et consensuelle, les élections Municipales, communales et locales censées avoir lieu dans le premier trimestre 2013 ont été reportées sine die. Concernant le processus de correction en cours, on redoute que la liste soit prête à temps pour les élections Législatives de mars 2015. Le Cos-Lépi, organe de supervision du processus de correction, a annoncé plusieurs délais qui n’ont pas été respectés. Le dernier est novembre 2014. Et on croise les doigts.. Entre temps, des voix autorisées ont proposé la mise en place d’une liste ad ’hoc pour sortir le Bénin du piège de la Lépi. Mais, juridiquement, cela n’est pas possible étant donné que dans sa jurisprudence, la Cour constitutionnelle a imposé la Lépi comme instrument d’organisation des élections au Bénin. Cette décision de la Cour Dossou a été reprise par l’actuelle Cour dirigée par Théodore Holo. « Nous projetons une marche sur la Cour constitutionnelle pour exiger d’elle un revirement jurisprudentiel pour ce qui est de sa décision sur la Lépi (…) Nous devons rappeler nos institutions de contre-pouvoir  à la raison », a déclaré mercredi dernier à Azalai Hôtel, Cotonou, Mme Amissetou Affo Djobo, ancienne député et membre du Groupe des femmes pour une autre gouvernance du Bénin. A ce groupe appartient d’autres anciens ministres comme Karim Rafiatou (sous Kérékou) et Adidjatou Mathys et Colette Houéto (sous Boni Yayi).

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