Visite d’émissaire de Catherine Samba-Panza à Cotonou : le jeu clair-sombre de Michel Djotodia

Exilé au Bénin depuis sa démission forcée de la tête de la Centrafrique en janvier, le président Michel Djotodia depuis Cotonou, est visiblement encore impliqué dans la crise qui complique la transition politique dans son pays. Le chef de l’ex-rébellion  de la Séléka a reçu le week-end dernier, Clément-Anicet Guiama Massogo, le porte-parole de la présidente  de la transition centrafricaine Catherine Samba Panza.

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Michel Djotodia, l’exilé président centrafricain, chef de l’ex-rébellion de la Séléka qui a conduit la Centrafrique dans le chaos n’a pas encore dit son dernier mot. Mieux, les faits ne laissent pas penser le contraire. Le week-end dernier, c’est dans son bureau à Cotonou, qu’il a reçu Clément-Anicet Guiama Massogo, le porte-parole de la présidente  de la transition centrafricaine Catherine Samba Panza. « Madame la présidente de la République a transmis comme message à l’ancien président Djotodia qu’elle n’avait rien contre lui et qu’elle souhaitait qu’il l’aide à bien conduire la transition parce qu’aujourd’hui, après l’accord de cessation des hostilités signé à Brazzaville, celle-ci doit prendre un nouvel élan » a expliqué sur Rfi, l’émissaire Guiama Massogo. L’homme qui avait pris le pouvoir par les armes en mars 2013 avant de laisser son pays à feu et à sang pour revenir au Bénin d’où il était parti, se présente comme incontournable dans la résolution de la crise.  Et c’est à juste titre. « Un seul constat doit être fait et il est amer : la RCA (République centrafricaine) subit au plus profond d’elle-même les agissements de ses propres fils plongeant leur pays dans une guerre qui compromet dangereusement son avenir » avait-il signalé peu avant son départ pour le sommet de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) qui a scellé sa démission au Tchad.

Le jeu flou de Djotodia

L’ex Président Centrafricain n’était pas parti du pouvoir de son plein gré. Il s’était plié au diktat de ses homologues de la Ceeac dont l’omnipotent Idriss Deby du Tchad. Son départ avait-on agité, permettrait le retour de la paix. Mais erreur, le pays est allé de mal en pis. Cette situation quoi qu’il dise, l’arrange. Il fallait que les choses se passent ainsi pour faire croire qu’il n’était pas le problème.

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Et c’est ce auquel ses frères d’armes se sont consacrés depuis qu’il est parti. La dégradation de la situation du pays tient en majeure partie à son groupe la Séléka qui continue de faire parler de lui. Qu’il soit en exil n’a pas empêché les sbires de ce groupe à le reconduire à leur tête. Son ancien directeur de cabinet nommé nouveau premier du pays est contesté par une action de sa Séléka qui s’est divisée en deux camps.  Celui de son protégé, le général Joseph Zoundéko, chef d’état-major de l’ex-coalition Séléka installé à Bambari et celui du dissident Ali Djarras, comprenant des peuls armés. Dans  cet imbroglio confie l’émissaire de la présidente, « Il ne m’a pas dit qu’il contestait le Premier ministre ou le nouveau Premier ministre ». De même il n’avait aussi rien dit quand ses éléments boycottaient les négociations de Brazzaville pour la paix en Centrafrique. Selon certains, retranchés dans leur hôtel, ils prenaient des instructions de lui pour savoir quelle position adoptée durant les négociations.

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Sous sanction américaine

Le sapeur-pompier à qui Mme Samba Panza fait recourt pour éteindre un feu qu’il a contribué à allumer est sous sanction américaine. En mai dernier, le président américain Barack Obama avait à la suite du Conseil de sécurité de l’Onu,  pris un décret sanctionnant les principaux acteurs de la crise centrafricaine dont Michel Djotodia. « L’impunité ne sera pas tolérée et que ceux qui menacent la stabilité de la République centrafricaine devront faire  face à des conséquences », avait affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.

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