Bénin : les querelles entre Syndicats et le dilatoire du Gouvernement bloquent tout

Ouvertes lundi dernier, les négociations Gouvernement/Centrales et Confédérations syndicales se sont poursuivies hier à l’Infosec. Mais elles n’ont abouti à rien. Ceci du fait non seulement des syndicats qui ont étalé au grand jour leurs divergences mais aussi du Gouvernement qui n’a fait aucune proposition.

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Elle n’a pas tenu la promesse des fleurs. Annoncée comme celle de tous les espoirs, la deuxième rencontre de négociations Gouvernement/Centrales syndicales tenue ce lundi 22 septembre n’a rien donné. Les quatre heures et demie de discussion entre représentants du Gouvernement et responsables syndicaux n’ont débouché sur aucune conclusion satisfaisante ni pour l’une ni l’autre partie. Sinon le report sine die des négociations. Le seul point de revendication débattu notamment celui concernant l’extension aux enseignants des avantages relatifs au décret 505-2011 du 05 août 2011 portant revalorisation de l’indice salarial des Agents Permanents de l’Etat n’a pu être vidé. Gouvernement et Centrales syndicales se sont achoppés. Chacun ayant sa lecture du décret querellé. Et la rencontre, après deux suspensions de quinze (15) minutes, a fini par être suspendue une troisième et dernière fois et renvoyée à une date ultérieure. Mais si la rencontre de négociations ce lundi 22 septembre 2014 n’a été concluante, ce n’est pas tant du fait des divergences de compréhension du décret 505-2011 du 05 août 2011, origine des dernières grèves perlées dans le secteur de l’Education, mais d’autres choses.

Querelle inutile des syndicats

Le round 2 des négociations, s’il n’a pu dissiper les menaces qui planent sur la prochaine rentrée scolaire, c’est entre autre à cause des responsables syndicaux. Lors de la rencontre en effet, les Secrétaires Généraux Paul Essè Iko de la Cstb et Pascal Todjinou de la Cgtb, au lieu de débattre de la question sur la table, ont préféré se lancer des ‘’flèches’’. Quand l’un prenait la parole, il attaquait son camarade. Et chaque attaque appelant une contre-attaque, le cirque parce que c’en était un, continuait. Et ainsi la rencontre pourtant capitale pour le Bénin ,notamment pour son école, a été ramenée à une simple et inutile querelle entre responsables syndicaux. Les nombreuses autorités gouvernementales présentes à la rencontre semblaient assister impuissantes à cette scène ridicule qui frise, il faut le oser le dire, l’enfantillage.

Le dilatoire du Gouvernement, l’autre cause

Dans le blocage observé dans les négociations, le Gouvernement a également une part de responsabilité. Contrairement à ce qu’il avait annoncé lundi dernier aux partenaires sociaux, le Gouvernement est arrivé hier à la table de négociation sans aucune proposition. Notamment sur la question des 25% d’augmentation  réclamés par les enseignants. Ce qui a provoqué la colère des responsables syndicaux qui ont dénoncé la mauvaise foi et le dilatoire des autorités gouvernementales.

Les querelles entre syndicats d’une part et le dilatoire du gouvernement d’autre part, ont donc conduit au blocage des négociations. Lesdites querelles amenuisent ainsi les chances d’une rentrée et d’une année scolaire apaisées quoique le Ministre d’Etat continue de garder son optimisme.

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Paul Essè Iko :« Nous sommes aujourd’hui en plein dans le dilatoire »

«La fois dernière, je disais que le Gouvernement continue le dilatoire. C’est tout comme si j’étais le seul à dire que le Gouvernement continue le dilatoire. Nous sommes aujourd’hui en plein dans le dilatoire. Un Gouvernement qui s’est entendu avec nous en disant, nous avons compris votre point de vue maintenant. On vous donnera des réponses le lundi prochain. Et aujourd’hui venus dans la salle, les Ministres tous ensembles ont tourné casaque. Ils ont commencé par dire qu’est ce qu’il faut faire ? On vous donne la parole? Nous vous avons dit que nous vous avons compris mais  ça ne veut pas dire que nous allons satisfaire ;  ça ne veut pas dire que nous sommes sur les mêmes points de vue. Donc les travailleurs n’ont qu’à savoir que leur 1.25 c’est encore en ballotage. Si c’était encore en ballotage ça se comprendrait. C’est rejeté par le Gouvernement qui veut mettre en place maintenant une commission. Une commission pour aller faire quoi ? De toutes les façons, nous rendrons compte. Il faut qu’on rende compte aux travailleurs qu’ils soient fermes que ce soit la rentrée ou que ce soit après la rentrée. De toutes les façons cette fois-ci, nous avons dit messieurs les journalistes que  c’est le Gouvernement qui est la cause de tous les ennuis  des travailleurs et des peuples. Il nous faut un Gouvernement qui satisfasse nos revendications. Alors là où il y a eu achoppement…».

Ministre d’Etat François Abiola: «Les choses n’ont pas  tellement évolué»

«Mesdames, messieurs nous avons poursuivi les négociations que nous avons commencées le lundi dernier. Lors des négociations du lundi 15 septembre, il y a des diligences qui avaient été demandées par rapport aux points que nous avons discutés. Le premier point vous le savez c’est la rétrocession des défalcations. Nous avons constaté avec beaucoup de plaisirs que les Centrales syndicales ont reconnu effectivement que  ces rétrocessions sont en train d’être opérées et que la plupart des ayants droit sont déjà en possession de ces rétrocessions. Mais ils nous ont dit qu’i l y a quelques omissions et qu’il y a surtout des travailleurs qui étaient en activité et qui sont partis, entre temps à la retraite. Le Directeur général du budget a été instruit pour suivre cet aspect avec les concernés. Le deuxième c’est l’extension des 1.25. C’est vrai comme nous l’avons dit le lundi dernier les centrales ont une compréhension de cette doléance qu’ils nous ont fait partager. Et nous Gouvernement nous avons une autre compréhension. Ca veut dire qu’à ce niveau, les choses n’ont pas  tellement évolué. Et nous allons suspendre ces négociations pour continuer à trouver des passerelles, des points sur lesquels nous pouvons nous entendre. Donc nous n’avons pas été plus loin. Nous devrions débattre sur la question de la sédentarisation des vacataires. Mais nous n’avons pas pu, vu l’ambiance. Mais il y a un effort important qui a été fait».

Transcription : Lucien W. Aguégué

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