Réunis mardi à Abuja, le Sénat nigérian a annoncé qu’il a envoyé des émissaires auprès du Président Goodluck Jonathan pour l’amener à s’engager dans une guerre «sans merci» contre la secte islamiste Boko Haram.
Pour le Sénat nigérian, il n’y a plus de temps à perdre. Parce que les terroristes «ont déclaré la guerre au Nigeria, nous devons leur faire la guerre et non plus les considérer comme un problème de sécurité intérieure » a lancé l’ancien soldat David Mark, président du Sénat. Cette guerre a-t-il ajouté, doit se faire partout où besoin se fera sentir.
A un an des élections présidentielles dans son pays, le Président nigérian est sur la braise et son impopularité grandit de jour en jour. Il est désavoué pour son impuissance face à la secte islamiste qui, après l'enlèvement de plus de 200 lycéennes à Chibok dans l'Etat de Borno au nord-est du pays, a perpétré plusieurs autres exactions meurtrières sans être inquiétée.
Récemment, des villes toutes entières ont été déclarées appartenant à un califat indépendant du Nigéria, et placé sous l’autorité du leader du groupe Boko Haram, Abubakar Shekau. Avec cet appel à une guerre de taille contre la secte islamiste, le Sénat met ainsi le Président Jonathan face à ses responsabilités. Une inaction continuelle de sa part lui sera, à coup sûr, fatale aux prochaines consultations électorales. Et ses adversaires politiques ne demandent pas plus que ça pour lui damer le pion. Goodluck doit donc tenter sa chance.