Présidentielle 2016 : et si Gbian était l’homme de Yayi ?

Alors la présidentielle de 2016 s’approche à grands pas, les potentiels candidats se font signaler de diverses manières. Dans le lot, il y a un dont les actions et la témérité tranchent avec la résignation et les petits calculs observés actuellement. Il s’agit du Général Robert Gbian. 

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C’est aussi le plus attaqué, le plus critiqué par les hommes du pouvoir.  Ceci ressemble comme deux goutes d’eau à la « stratégie de la victimisation » qui  marche à merveille au Bénin et qui a porté Yayi au pinacle en 2006.

«  La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle », ainsi concluait son discours le professeur Albert Tévoédjrè courant novembre 2015 à Porto Novo au « Manoir du Soleil Levant »- résidence privée du Président Sourou Migan Apithy, boulevard Lagunaire – au cours d’une cérémonie où la candidature du Président Boni Yayi a été rendue officielle. Le renard de Djrègbé avait fait ce jour, un discours mémorable en présence de Boni Yayi, lui-même, qu’il a présenté comme l’homme qui allait venir au pouvoir pour servir le peuple et non se servir. A travers cette paraphrase de Jésus- Christ, il montrait que Yayi est devenu le candidat le plus crédible, le plus adulé alors qu’au début, sa candidature a failli être rejetée par les hommes du pouvoir d’alors. Quelques mois plus tard, telle une prophétie, Yayi sera élu brillamment à la surprise générale. Or, un peu plus tôt, sa candidature avait été combattue par des faucons du régime qui ont pris l’initiative d’une proposition de loi qui complète l’article  44 en stipulant que tout candidat à la présidentielle doit résider sur le territoire nationale au moins un an avant l’élection. Beaucoup de Béninois avaient flairé un acharnement contre la personne du candidat Boni Yayi, alors président de la Boad et résident permanemment à Lomé. Pressenti comme un prétendant sérieux au poste, il avait été combattu tout le temps par les hommes du pouvoir qui ont  compris  qu’il sera un candidat sérieux. Comme un seul homme, les populations se sont levées pour barrer la voie à ces velléités exclusionnistes et pour finir par le choisir. C’est la stratégie de la victimisation. Celui qu’on critique et qu’on persécute trop a toujours le soutien de la grande masse des populations composée des faibles et des opprimés. 

Gbian comme Yayi en 2006

Dix ans après, les acteurs ont certes changé mais la même stratégie est toujours en pratique. Cette fois-ci c’est un Général qui a remplacé le cadre de la banque. Il s’agit de Robert Gbian. Depuis plusieurs mois, cet intendant militaire fait Général par Boni Yayi gagne du terrain, selon les médias. Contrairement aux autres candidats, lui ose, infiltre les fiefs de ses potentiels adversaires et gagne en popularité. C’est surtout au Nord que sa razzia politique sera très inquiétante. Selon toujours les médias, il aurait récupéré tous les barrons et les fiefs du candidat Abdoulaye Bio Tchané.  C’est le seul candidat, nous dit-on, qui n’attend personne. En tout cas, pas Boni Yayi qui donne l’impression de ne pas se préoccuper de sa succession. Robert Gbian est très présent sur le terrain et aurait, toujours selon les médias, une main mise sur la majorité de l’électorat du septentrion. Sa posture et son ambition politique assez affichée dérangerait énormément la Marina. A deux reprises, des ministres et des députés Fcbe ont été envoyés à Bembèrèkè- commune natale du Général – pour dire qu’il n’est pas le dauphin de Yayi qui, lui, n’a encore porté son choix sur personne pour le remplacer. Mais l’acharnement contre le Général Gbian dépasse largement ces meetings de réplique. L’acte le plus marquant est l’éviction de son jeune frère Jonas Gbian du Gouvernement. Lors du dernier remaniement, l’ex- ministre des finances est le seul cadre du nord à être remercié  sans aucune raison.  Tout le monde affirme qu’il paie le prix du sang à cause des ambitions affichées de son frère pour la présidentielle. On y voit l’acharnement contre sa personne. Le weekend dernier, c’est le député Karimou Chabi Sika qui affirme au cours d’un meeting qu’un « Général ne peut pas prétendre diriger le Bénin ». On le critique, le dénonce mais on ne l’empêche guère de mener ses actions politiques un peu partout. Habile stratégie que celle-là. Au fur et à mesure qu’on se rapproche de 2016,  le Gouvernement multiplie ses attaques contre le général Gbian. Ce dernier en profite à merveille. Plus il est attaqué, plus il gagne en popularité.  La stratégie de la victimisation semble bien prendre cette fois aussi avec ce Général. En montrant chaque fois qu’il est contre sa  candidature, le régime Yayi le propulse davantage vers le succès. Comme le régime Kérékou l’a fait contre lui en 2005, 2006. Alors on se demande bien si Gbian n’est pas le joker de Yayi pour 2016 ?  

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