C’est dans une atmosphère particulièrement électrisée avec de piquantes ironies que le procès de Karim Wade dans l’affaire d’enrichissement illicite a repris ce lundi avec un malade qui devrait se présenter à la barre, en fauteuil roulant, avec ses perfusions, l’homme d’affaire Bibo Bourgi, désigné comme complice du fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade.
Alors que les avocats de celui-ci, faisaient feu de tout bois pour empêcher sa comparution dans cet état cacochyme, arguant « On ne va pas l’interroger sur une civière ou en catimini, sur un lit d’hôpital, d’autant qu’il s’agit d’un procès public et que l’homme est au cœur de l’accusation », c’est Karim Wade le principal accusé qui s’illustre ironiquement en Messie. « Vous n’avez qu’à me condamner directement, qu’on en finisse et qu’on puisse rentrer chez nous et Bibo pourra aller se soigner » a-t-il lancé à l’endroit du président de la cour qui, à son tour, interroge : « Chez vous ? ». Et Karim Wade de répondre : « Oui, à la prison de Rebeuss. C’est chez moi depuis deux ans ».
Peu avant cette scène entre Karim Wade et le président de la Cour, l’avocat de l’Etat sénégalais maître El Hadj Diouf, avait déclaré «Bibo n’a rien ; c’est du cinéma ». Mais l’homme est ressorti du tribunal sur une civière avant la fin de la journée et ses avocats ont demandé le renvoi du procès, le temps de son rétablissement.
