Une semaine après les soulèvements populaires au Bénin et au Burkina-Faso, le parti Alternative citoyenne (AC) a fait une déclaration, hier à son siège sis à Sainte Rita, pour félicité cette jeunesse engagée. Le président de ce parti Djogbénou a invité Boni Yayi à tirer les leçons en vue d’un règlement apaisé de la crise politique au Bénin
Puisse que la nouvelle de l’échec de la candidate du Bénin au poste de directeur régional Afrique de l’Oms est tombée quelques instants avant qu’il ne se dresse sur le pupitre pour prononcer sa déclaration, maitre Djogbénou a pris la balle au bond. Il a félicité Akoko Kindé -Gazard qui est «l’une des meilleures d’entre nous». Et a appelé à revoir la diplomatie béninoise.
Cela dit, le président du parti Alternative citoyenne a remercié la jeunesse béninoise pour la marche du 23 décembre passé et celle du Burkina-Faso pour la révolte du 30 décembre qui a faire partir Blaise Compaoré. «L’élite burkinabé doit réaliser que toute l’Afrique les entend et les attend». Et il indique que les difficultés de circonstance ne doivent guère éloigner de l’essentiel. Le professeur relève que ceux qui se sont soulevés à Ouagadougou ou qui ont massivement marché à Cotonou sont majoritairement nés après 1990. C’est une interpellation de l’élite et des politiques. Et cela appelle «chacun à réaliser que leur silence n’est point abdication à nos viles inclinations politiques». C’est pourquoi il invite le gouvernement de Boni Yayi et la classe politique à en tirer les leçons en vue d’un règlement apaisé de la crise politique. Alors, le président Djogbénou trouve que la concertation informelle des institutions en vue d’un appui aux organes en charge des élections n’est pas suffisante. Et indique que la discussion doit être ouverte avec les forces sociales et politiques réunies autour de la plateforme démocratique
II – Les leçons en vue d’un règlement apaisé de la crise politique
(Extrait de la déclaration de Joseph Djogbénou, président d’honneur du parti Alternative citoyenne)
Le 29 octobre a identifié, avec encore plus de clarté, les forces démocratiques, notamment politiques et sociales qui incarnent l’exigence d’organisation d’élections transparentes à bonne date.
1°) La concertation informelle des institutions en vue d’un appui aux organes en charge des élections n’est pas suffisante. Au demeurant, cette concertation traduit l’inefficience institutionnelle à répondre aux défis de l’organisation des élections.
La discussion doit être ouverte avec les forces sociales et politiques réunies autour de la plateforme démocratique. Les propositions de cette plateforme doivent être discutées avec intérêt. Nous proposons que très rapidement que le Gouvernement, les organes en charge des élections, les groupes politiques représentés à l’Assemblée nationale ainsi que les forces politiques regroupées au sein de la plateforme démocratique soient réunis autour d’un séminaire d’évaluation du processus et d’élaboration d’une feuille de route précise.
2°)Il est impérieux que le gouvernement traduise par des actes sa volonté de se conformer aux valeurs démocratiques fondamentales. A cet égard, nous l’invitons, pour la durée du mandat à échoir :
a) à se concentrer essentiellement sur l’organisation des élections municipales, législatives et présidentielle.
b) à suspendre le cadre de concertation des institutions de la République. Outre le fait que ce cadre n’a point de légalité, il fait perdre à toutes les institutions de contrepoids leur légitimité démocratique et républicaine. Dans ce contexte, le risque est évidemment élevé qu’en cas de crise grave, les citoyens et les acteurs manquent d’interlocuteurs institutionnels comme c’est le cas au Burkina Faso, encore que chacune d’elle est constitutionnellement établie arbitre du jeu politique et recours des acteurs et des citoyens.
c) à suspendre les cérémonies aussi bien inopportunes que dégradantes de remerciements, de la part de citoyens pourtant sollicités pour le service de l’Etat.
d) à s’assurer, avec loyauté, la gestion des affaires courantes et s’abstenir d’engager plus que nécessaire l’Etat dans les projets dont le sort appelle une légitimation politique profonde.
3°)Enfin, les 29 et 30 octobre, à Cotonou comme à Ouagadougou,les peuples invitent l’élite politique et intellectuelle à se déterminer et se prononcer avec franchise, loyauté et honnêteté sur les défis de notre société. En ces temps difficiles pour notre devenir, le silence n’est plus un trait de sagesse. Il est plutôt complicité et parjure.
En tout état de cause, notre population, désemparée, est désormais décomplexée. Elle est dans un état permanent de veille. Chacun doit être mobilisé pour conquérir le droit collectif à des élus légitimes.
Pour le Bénin, le 29 octobre n’est pas une première. Elle ne sera point une dernière.
A chacun d’assumer sa part de responsabilité. Nous assumerons la nôtre !»
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