Michel Gohou : «L’artiste africain qui n’a pas encore joué à cotonou, n’est pas mûr »

Talentueux humoriste de renom, Michel Gohou encore appelé Doukrou, était vendredi 14 novembre dernier à Cotonou, précisément à l’institut français du bénin où il a donné un époustouflant spectacle de rire devant un immense public composé de blancs, de noirs, de grands et de petits en extase. 

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Au terme de son Gohou-show en live, il s’est livrer à la nouvelle tribune et à d’autres organes, dans une interview à chaud dans lequel il partage ses secrets de travail et revient sur la grande série ivoirienne « ma famille » dans laquelle il a joué à l’intrépide mari avec sa rigide compagne clémentine alias Clé-clé.

Michel Gohou, vous venez de faire rire à gorge déployée des centaines de spectateurs venus à votre spectacle de ce soir. Comment travaillez-vous? Quelle est votre source intarissable d’inspiration ?

C’est une histoire de routine. En fait, c’est ce que nous avons choisi comme métier. C’est un travail d’inspiration et pour être inspiré il faut faire des remarques, il faut jouer avec l’entourage. De même il faut beaucoup sortir, aller à la rencontre des amis, et il faut écouter les gens. Autre chose, il faut surtout demander  conseil. Maintenant, les meilleures histoires se trouvent dans la masse faible. Comme’’ abobo’’ est un quartier populaire à Abidjan, j’y vais tout le temps, je vois des histoires, j’écoute des gens. Et donc c’est là qu’on trouve notre source d’inspiration. Pas ailleurs.

ce n’est pas la première fois que vous venez à Cotonou, qu’est-ce que le bénin représente pour vous ?

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Le bénin, c’est un tremplin. C’est une plateforme de la culture africaine. Quand tu es artiste africain et que tu n’as pas encore joué à Cotonou, tu n’es pas encore mûr. Au bénin j’ai aussi remarqué que quand ce n’est pas bon, on te le fait savoir tout de suite. Quand ça ne  plaît pas on te le dit. Donc c’est un public averti, un public franc, chaleureux à la fois. Quand tu donnes un bon produit, le public béninois sait te le retourner. C’est cette chaleur humaine que je retiens du public béninois.

Et parlant de public, on sait que l’humour à l’occidental n’est pas souvent le même l’africain. Pourtant vous avez  fait rire un public  mixte de blancs et de noirs, ce soir. Comment parvient-on à faire cela ?

On patauge entre les deux cultures. On connaît mieux la culture africaine mais il faut beaucoup se déplacer. il faut aller à la rencontre des autres. Il faut essayer de s’inspirer de la culture des autres. Pour ça, il faut voyager, aller chez eux, les côtoyer, les taquiner  et rentrer dans leurs vies privées, savoir qu’est-ce qu’ils ont comme humour chez eux là-bas. Maintenant  on fait l’amalgame de tout ça. Quand  on prend leur humour plus le nôtre, on fait un pont pour rire et puis ça passe  des deux côtés.

Au-delà du fait qu’il faut rire quelles autres fonctions assignez-vous à l’humour ?

L’humour, c’est une école. Nous sommes des éducateurs. Nous sommes des formateurs. Nous sommes des ambassadeurs. On éduque, on enseigne à la fois, à travers le rire. Il ne faut pas se limiter au rire. Derrière le rire, il y a un message qu’on véhicule. Ce serait dommage si on se limite au rire parce que nous soignons aussi. Le rire est thérapeutique. Quelqu’un qui rit beaucoup ne vieillit pas vite et ne tombe pas trop malade.

Après la série « ma famille » on ne vous a plus beaucoup vu sur les écrans.  En tout cas pas ici au bénin. Quelle est votre actualité, quelle est la suite chez vous?

la suite c’est mon métier. La suite c’est ce que je pratique tous les jours, ce que j’ai choisi comme métier et avec lequel je nourris ma petite famille. Aujourd’hui je suis ici, avant-hier j’étais en Afrique du sud, après de demain je serai au Sénégal. Ainsi de suite, je serai au Congo, je parts dans d’autres contrées, après je reviens sur Abidjan. J’ai mes tournages de film. J’ai d’autres activités, un calendrier bien remplis.

La rumeur d’un rachat par un tiers et de la  reprise de la série « ma famille » court. Confirmez-vous ça au bonheur de ceux qui aiment cette série ?

  Oui on reprend bientôt. Mais concrètement,  je ne peux pas aller au-delà concernant cette question  à propos de  « ma famille ».  « Ma famille » ne m’appartient pas. « Ma famille » appartient à une structure bien précise.  Ce que je sais, c’est qu’on a été contracté à une éventuelle reprise qui serait fixée dans le courant décembre-janvier. Donc bientôt vous allez avoir la suite de «ma famille »

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