Attribution de nouveaux contrats pour remplacer le Pvi : la corruption au cœur des marchés

La lutte contre la corruption au Bénin est beaucoup plus dans les discours que dans les actes. La dernière preuve de ceci est la signature de deux contrats au port. L’un au profit de Bureau Veritas, l’autre au profit de Sgs. 

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Dans ces deux, la part du lion revient à ces deux sociétés. L’Etat y est lésé. Et plus grave, il doit préfinancer Bureau Veritas à hauteur de 65%. Une bien curieuse clause révélatrice de complicité, de prévarication et de trahison des intérêts du peuple.

Le Bénin devient de plus en plus une destination prisée pour beaucoup d’hommes d’affaires étrangers. Ce n’est pas forcément que le pays présente un climat des affaires exceptionnel dans la sous- région. Non ! C’est qu’ici, avec la complicité des dirigeants du pays, ils peuvent bénéficier de contrats « juteux » où ils tirent tout le profit au détriment de l’Etat à qui on confie les menus fretins. Il suffit pour eux d’avoir de bons parrains dans l’appareil d’Etat et tout est joué. Dans les deux derniers contrats  au profit Bureau Veritas et de Sgs, c’est le même constat qui a été fait. Les montants des contrats ont été gonflés. Selon un canard de la place, les surfacturations avoisineraient  7 milliards. Ce montant, précise le canard servirait de retro-commissions pour des membres du gouvernement ayant œuvré pour la signature de ces contrats. Mais la magouille ne semble pas s’arrêter au niveau des surfacturations.  Les nouveaux prévaricateurs de la République ont poussé leur gloutonnerie plus loin. Pour le contrat avec Bureau Veritas, le Trésor public est autorisé à préfinancer à hauteur de 65% du montant prévu pour les 5 ans pour acquérir des équipements. Bien curieux. Jamais de mémoire de Béninois, on n’a vu l’Etat financer à cette hauteur  un prestataire de service avec lequel il est en partenariat. Il est don évident que ces contrats profitent bien à des responsables au sommet de l’Etat qui protègent d’une bonne main ces derniers.

Seulement voilà, cette affaire risque d’engendrer un long contentieux. En effet, Patrice Talon le magnat béninois du coton qui avait été dépossédé unilatéralement de ce contrat n’entend pas se laisser faire. Selon l’hebdomadaire « La Lettre du Continent » paru hier, il a, par le truchement de son avocat français William Bourdon,  envoyé une lettre incendiaire à Didier Michaud-Daniel pour le mettre en garde des risques qu’il fait courir à sa société en acceptant de signer ce contrat avec l’Etat. En effet, depuis 2013,Bénin control, société adjudicatrice de la première expérience de certification des valeurs au Bénin, a porté plainte contre le gouvernement à la Cour commune de justice et d’arbitrage(Ccja) de l’Ohada pour avoir choisi unilatéralement de rompre le contrat. »Ce litige n’est pas définitivement tranché et rien ne permet de penser – bien au contraire – que la Ccja infirmera la décision du 13 mai 2014 qui reconnaît la pleine validité et l’autorité du contrat signé en 2011 avec Bénin Control », avertit l’avocat dans cette lettre en date du 26 novembre. En premier ressort, le Bénin avait été condamné à verser 129 milliards à l’homme d’affaires. Mais tout cela n’empêche la détermination du Chef de l’Etat. Il fonce toujours  tête baissée, poussant le Bénin à créer des problèmes et des ennuis judiciaires qui seront difficiles à gérer par le prochain pouvoir.

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