Avalanche de marches contre l’impasse électorale : Boni Yayi tombe en disgrâce

La pression populaire risque d’être forte sur Yayi et son gouvernement dans les jours à venir. Sauf changement de calendrier, le Prd marchera les 10 et 11 décembre dans les rues de Porto Novo et de Cotonou.  Ces deux marches portent à trois, le nombre de manifestations populaires pour dénoncer l’impasse électorale. 

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En deux jours, l’opposition béninoise mettra le feu aux fesses de Yayi. Objectifs : l’amener à  convoquer un dialogue politique et vite organiser les élections. Lasse de les voir continuer à ruser avec les populations au sujet de sa volonté d’organiser les élections, l’opposition béninoise sonne enfin la charge contre Yayi et son gouvernement. Après la plate forme, c’est le Prd qui annonce les couleurs. Le parti qui a jusque là gardé son sang froid a fini par comprendre que c’est l’un des derniers moyens à emprunter face à l’entêtement du gouvernement. Il a dû tirer leçon de l’impact majeur de celle du 29 octobre qui a ébranlé le régime dans ses fondements et l’a amené à faire montre d’un brin de bonne volonté dans le processus de correction du fichier électoral et de l’organisation des prochaines élections. Le gouvernement, encore sous le choc de la chute du « roi » Compaoré au Burkina après un soulèvement populaire, s’est empressé de féliciter les organisateurs de ladite marche. Une attitude inédite de la part de ce gouvernement dont on connaît la forte propension pour la réprobation de tous les mouvements populaires hostiles à ses actions. Surfant sur ce point faible du pouvoir, le Prd aussi décide cette même voie en organisant deux gigantesques marches en deux jours pour dénoncer le pouvoir Yayi dans sa volonté désormais connue de tous de trainer les pas pour ne pas organiser les élections. Cela porte à trois le nombre de marches contre Yayi en deux jours. L’opposition béninoise a compris que les mouvements populaires pouvaient vite faire plier l’intrépide Yayi capable du meilleur et du pire.

Le dialogue politique, et pourtant…

Ainsi acculé, Yayi finit par lâcher un gros  morceau. Il accepte de convoquer le dialogue politique national avec la classe politique. Il s’agit là d’une vieille doléance de la classe politique longtemps agitée depuis des années mais que Yayi a toujours ignorée. Selon des indiscrétions la convocation de ces assises demain sera un piège. Yayi entend juste utiliser cette annonce pour refroidir les ardeurs de l’opposition. Ce qui est sûr, un dialogue sérieux, sincère et franc ne peut se réaliser dans une telle précipitation. Normalement, les parties impliquées devraient se donner le temps de mettre en place un comité pour l’organisation matérielle mais aussi pour s’entendre sur le contenu du dialogue : les sujets de grande préoccupation,  les probables invités des deux camps, des médiateurs probables… En si peu de temps, il est bien impossible que le gouvernement puisse régler tous ces préalables. L’opposition a donc compris. L’annonce du dialogue a donc exacerbé les tensions et les récriminations au lieu de les anesthésier. Et sauf cataclysme, les trois marches auront lieu pour réclamer un vrai dialogue avec le Prd, la plate forme et tous les autres composantes de l’opposition qui ont une dent pourrie contre le pouvoir. Le problème de Yayi est encore entier. Lui croyait utiliser une simple annonce pour obtenir une accalmie sur le front politique doit maintenant subir une désapprobation populaire

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