Petit « bonbon » bien mérité par Orou Sé Guéné

L’honorable Orou Sé Guéné a entamé depuis quelques jours une folle et vaine course pour les signatures. Mardi dernier, il est allé à l’hémicycle pour recueillir les signatures de ses collègues afin de demander la non exécution de la décision rendue le 02 décembre par le tribunal de première instance de Parakou qui le condamnait à six mois de prison ferme et 500.000F d’amende pour avoir tenté de corrompre un magistrat. Mais la coupe à lui servie par la justice est plus amère. 

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Cette sentence assez grave est assortie d’un mandat d’arrêt contre lui. L’épée de Damoclès est désormais sur sa tête. Elle peut s’abattre sur lui à tout moment puisque la mise en exécution de cette décision peut amener à son arrestation et sa conduite dans une prison à tout moment. Se rendant compte qu’il n’est plus un homme libre, il va chercher secours et réconfort auprès de ses collègues députés. Il se croyait pourtant intouchable, invulnérable, totalement à l’abri d’ennuis  judiciaires. Il peut donc venir à l’Assemblée nationale pour se gausser des magistrats, une bande de mauvais citoyens qui n’ont pas voté pour lui et qui, au contraire, persécutent ses votants. Ses propos tenus au sein de l’hémicycle le jour de la plénière sur le vote de la loi interdisant la grève aux magistrats sont assez illustratifs de son aversion pour ces gens en robe noire. Avec le temps, on se rend bien compte que ses propos étaient prémonitoires. Puisque c’est voulant aller défendre un de ses militants que le député a commis son forfait qui hélas l’amènera bientôt en prison. Car, contrairement à l’illusion d’espoir entretenue par le député de Kalalé, la loi est dure quant au sort d’Orou Sé Guéné.

Affaire Sé Guéné : le député condamné à 6 mois ferme, 500.000Fcfa d’amende avec mandat d’arrêt

Dans l’article 90 de la Constitution, le groupe de mots « sauf les cas de flagrant délit » revient chaque fois et apporte la nuance nécessaire à la compréhension de cet article. Ainsi donc, les avantages et les possibilités de recours à l’Assemblée nationale par ses membres pour se soustraire à une poursuite judiciaire ou  à une arrestation ne prennent pas en compte les cas de flagrant délit. Cet article est donc impitoyable. Il  ne devrait en rien donner un brin d’espoir au député corrupteur de juge. Si ce n’est la mauvaise foi, le député a donc un problème de lecture. Alors donc, d’où vient ce subit regain de motivation ? Mauvaise foi d’un damné qui cherche éperdument des solutions pour sortir d’affaire ou mauvaise lecture de l’article ? Tout porte à croire à la deuxième hypothèse. Le député lit mal l’article 90. Il s’agit ni plus, ni moins que d’un égarement intellectuel dans lequel il veut induire ses collègues. 52 au total qui, au nom d’une hypothétique solidarité professionnelle veulent empêcher la mise en application d’une décision de justice. Orou Sé Guéné a toujours paru comme un contestataire du pouvoir judiciaire. S’il est venu à être condamné ainsi c’est parce qu’il a toujours nargué la justice. Plus de trois fois, le dossier a été ajourné mais Guéné ne s’est jamais rendu au tribunal. Il a fait confiance au gouvernement qui aurait même renforcé sa sécurité. Orou Sé Guéné s’est toujours illustré négativement à l’Assemblée nationale. Au début de la 5è circonscription, il a réussi une transhumance spectaculaire en quittant le parti «  Restaurez l’espoir » du député Azannai. Il a fait un virage à180 dégrés pour se retrouver au sein du G13 de Issa Salifou avant de rejoindre à nouveau les Fcbe. On voit bien que son itinéraire politique n’est pas aussi reluisant que ses actes. Il ferait mieux de le laisser boire ce calice jusqu’à la lie. Ce cas doit servir d’exemple à ceux qui croient être au- dessus des lois et de la justice. Au lieu de passer le temps à ameuter les députés pour cette cause perdue d’avance, Orou Sé Guéné devrait se préparer psychologiquement pour affronter les affres du bagne

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