Gouvernance au Bénin : l’horrible système que dénoncent les travailleurs

Après leurs assises des 16 et 26 décembre 2014 à la bourse du travail à Cotonou, le forum des travailleurs et des peuples pour une nouvelle gouvernance a porté le débat sur le changement de système de gouvernance dans les rues à travers une marche pacifique de protestation bien encadrée par les forces de l’ordre qui appartiennent également à la classe ouvrière du Bénin.

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C’était mercredi dernier dans une ambiance de dénonciation avec des chants, slogan et des pancartes portant des mots hostiles au «mauvais système» que perpétue le gouvernement de Yayi Boni qui disent-ils, l’a hérité de ses prédécesseurs. Partie de la Bourse du Travail à Cotonou, la marche organisée par Laurent Mètongnon, Secrétaire Général de la Fédération des syndicats de l’administration des Finances, coordonnateur du forum, et ses pairs, a échoué à la Place de l’Etoile Rouge.  Place historique où ils ont procédé à la lecture de leur motion qu’ils refusent de laisser entre les mains des politiciens de l’opposition encore moins du gouvernement qui, selon eux, sont tous  des ennemis du progrès du pays. «Tous les citoyens honnêtes et patriotes, s’accordent à dire que depuis l’indépendance nominale du Dahomey, aujourd’hui Bénin, notre pays reste dépendant d’un système mis en place  par le colonisateur, système entretenu et aggravé par des Béninois valets locaux qui ne pensent qu’à leur bien être, celui de leur famille politique,  de leur classe sociale, plutôt qu’à l’intérêt national» a lancé le coordonnateur et porte-parole du forum, Laurent Mètongnon. Le tableau que les travailleurs présentent de ce système donne du tournis et paraît horrible. «Les gouvernements dociles mis en lace avec la plupart des présidents mal élus, disent les travailleurs, ont érigé en système de gestion, les nominations basées non pas sur le patriotisme, la probité, la compétence, l’ardeur au travail, mais sur le pouvoir discrétionnaire du gouvernement et de son chef».  Les corollaires  et conséquences de ce système qu’ils relèvent sont entre autres «le mensonge, les scandales financiers, les fraudes dans les concours et lors des élections ; la soumission politique aux injonctions des puissances étrangères, le bradage des secteurs vitaux aux opérateurs économiques étrangers ; le mépris des producteurs et opérateurs économiques nationaux ; l’impunité ; le régionalisme ; le règne de la médiocrité,  le manque de motivation et de l’ardeur au travail…».

L’idéal selon les travailleurs

A l’issue de leurs réflexions, les travailleurs béninois appellent à l’adoption d’un système de gouvernance dans lequel ils «ont le droit d’élire le responsable de la gestion du bien public, de le révoquer dès que l’élu se détourne des objectifs de gestions retenus». En effet, interrogent-ils, «qui plus que les travailleurs, les ouvriers, même les hommes en uniforme, connaissent le patriotisme, la compétence et l’ardeur au travail de leur collègue ?». Il est donc temps conclut, le forum de mettre en place «un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple».

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