(Ils réclament plus de temps pour amender le texte proposé) Les responsables de tous les Ordres et associations professionnels du secteur de la santé, à l’exception de celui des médecins et de l’aile de la ministre de la santé, ont tenu une conférence de presse lundi 23 février à Novotel Hôtel de Cotonou pour dénoncer l’initiative de la révision unilatérale, par le député Epiphane Quenum, de la loi qui les régit.
A travers une déclaration, Ils demandent plus de temps pour la relecture et l’amendement du texte proposé par le député avant sa programmation en session plénière.
Unanimement, les responsables des Ordres du secteur de la santé, disent non à une révision unilatérale des textes de loi qui les régissent tout en reconnaissant la nécessité de cette révision. Ils ont tenu à exprimer, lundi 23 février à Novotel Hotel de Cotonou, leur indignation face aux manœuvres de l’honorable Epiphane Quenum qui souhaite réviser, sans eux, leur loi fondamentale. En effet, d’après les conférenciers, l’auteur de la proposition de la loi ayant pour objet "proposition de loi portant organisation et conditions d’exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales en République du Bénin", Epiphane Quenum, n’a pas manqué d’ingéniosité pour faire programmer, déjà une fois, sa proposition de loi en session plénière sans consulter les acteurs concernés. « Il est jusque allé "mentir" qu’il nous a consultés afin de convaincre les autres députés et avait même fait programmer ladite proposition de loi pour le 27 janvier dernier », a dénoncé le président de l’ordre des infirmiers et infirmières d’Etat, Jean-Baptiste Elias. Selon lui, le Président Nago, une fois informé par le soin des Ordres du secteur concerné, qui a fait retirer le texte pour consensus avant une nouvelle programmation. Mais, il se fait que ce consensus veut devenir une simple formalité pour l’auteur de la proposition de la loi. « Puisque, le 3 février dernier, dans une précipitation, l’Honorable député a invité tous les Ordres de la santé à l’Assemblée nationale pour discuter du texte. Séance à l’issue de laquelle les ordres devraient lire et amender le document de 175 pages en quelques jours», se plaignent les conférenciers. A en croire ces derniers, ils ont même exprimé au cours de la séance, le souhait de disposer plus de temps pour l’étude de la proposition de loi. Mais leur doléance semble irrecevable pour l’auteur de la loi qui les a finalement conviés à un atelier de deux jours pour qu’ils lui fassent le point de leur lecture du texte. Une démarche dénoncée par l’ensemble des conférenciers à travers une déclaration finale issue de la conférence de presse du lundi dernier. «nous, ordres et associations professionnels de santé du Bénin, exigeons plus de temps pour la relecture de la proposition de loi de l’Honorable Epiphane Quenum portant « Organisation et conditions d’exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales en République du Bénin », a déclaré Philomène Sansuamou, Présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes, au nom des autres conférenciers.
Quelques motivations de leur revendication
Tout en étant d’accord qu’il faut nettoyer les textes qui les régissent, la requête des professionnels de la santé de disposer plus de temps pour la relecture de ladite proposition de loi tire sa légitimé de la qualité du texte proposé par l’Honorable Epiphane Quenum. En effet, selon les conférenciers, il s’agit de ce qu’il convient d’appeler "Une salade russe". Puisqu’à la lecture, il est rempli de contradictions, de confusions et d’imprécisions. « Il est impraticable sur le terrain. Car, il y a des préliminaires et des précisions à y apporter», estime la Présidente du Conseil national de l’ordre des sages-femmes. Pire, il y a des corporations du secteur de la santé qu’y semblent pratiquement absentes ou qui n’y paraissent que de noms sans détails sur leur organisation, fonctionnement et modalités d’exercice. « C’est notre cas par exemple, et il nous faut réellement réfléchir pour corriger ces insuffisance », se plaint, Daniel Affo, représentant l’Association béninoise des professionnels de l’orthophonie.
Par ailleurs, le président de l’ordre des infirmiers et infirmières d’Etat, Jean-Baptiste Elias, pour qui il s’agit d’une conduite qui vise à régler des comptes, a exhorté les uns et les autres à plus de sagesse pour éviter que les pauvres populations n’en fassent les frais.
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