Glorieuse nostalgie du label «Conférence nationale des forces vives»

Le Bénin est en fête. Bien qu’il n’y ait pas de petit-déjeuner, de déjeuner, de dîner de «gala» ou autres banquets pompeux avec des chandelles allumées autour d’un gâteau.

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Bien qu’il n’y ait pas de luminaires, des concerts, ou autres manifestations bruyantes qui annoncent les grands évènements, le Bénin est en fête. Bien que par leur manque d’enthousiasme et leur silence, les Béninois se refusent eux-mêmes de l’admettre, ils sont en fête. Jusqu’au 28 février prochain, le Bénin célèbre les 25ans de sa Conférence  des forces vives de la nation. Et fort heureusement, Nel Oliver, l’une des grandes voix de la musique béninoise, le rappelle pour la postérité à travers une composition éponyme «Hymne à la conférence nationale» qui revient sur les engagements que les Béninois ont pris  il y a 25ans. C’est en effet, il y a 25 ans, du 19 au 28 février 1990 que les Béninois ont tourné les pages sombres de l’histoire politique du pays à la faveur de l’historique assise nationale.

Que sais-je ?

Quand on évoque la Conférence nationale, les moins de 30ans et certains Béninois n’ayant pas vécu les évènements de février 90 pourraient se demander ce que c’est pour qu’on s’en émeuve. «La Conférence nationale des forces vives, 28 février 1990, a changé notre vie» répond Nel Oliver à l’entame de son hymne à la gloire de l’évènement. Evènement pour lequel l’artiste témoin des faits, félicite «Peuple Béninois sois fier de ton courage, de ta sagesse de faire du Bénin nouveau, une vraie démocratie». Dans la nostalgie, Nel Oliver rappelle que «tel un phénix renaît de ses cendres, Béninois sans armes aux mains ont changé le cours de leur histoire». L’histoire changée, il faut le préciser, est celle des coups d’Etat qui avaient conféré au Bénin le titre d’«enfant malade de l’Afrique». La page noire tournée est aussi celle d’un régime marxiste-léniniste qui a passé 27 ans à pourrir l’existence aux Béninois avec une autocratie marquée par les arrestations arbitraires, les traitements inhumains en violation cynique des droits de l’homme, infligés à toute voix discordante, le travail forcé, l’embrigadement des libertés de tous genres, le one-man-show politique –comprenez monolithisme politique- d’un parti unique, parti-Etat Prpb, (Parti de la Révolution populaire du Bénin)…

De sacrés engagements

Au terme de dix jours d’houleux débats dans ce qu’il convient d’appeler le berceau de la démocratie béninoise, l’hôtel Plm Alédjo, les Béninois représentés par 493 délégués dont 15 femmes, ont pris des engagements sacrés consignés dans la «Bible nationale», la Constitution de la République du Bénin. «Ensemble donnons-nous la main pour bâtir un monde plus juste, où les hommes par la voie des urnes, donnent pouvoir à ceux qui nous gouvernent» ont décidé les  Béninois selon l’auteur de «Hymne à la Conférence nationale». «Non ! Plus jamais, plus jamais, jamais de coups d’Etat, nous n’avons  plus besoin de recourir aux armes» était devenu à l’en croire, le slogan.  Désormais, a-t-il poursuivi, «l’esprit patriotique nous dicte le respect du droit à la différence pour toute l’humanité». Et le devoir depuis lors est que «par les consciences nationales et les forces vives de la nation, nous construisons un meilleur avenir pour nos enfants». Ce rêve d’une nation où il fera bon vivre pour la postérité, a sa concrétisation indubitablement liée à l’obligation de faire de la nation béninoise «une vraie démocratie» comme l’a également souligné Nel Oliver appelant chacun a apporté sa pierre la construction de l’édifice national. «Qu’importe ton opinion, ta religion, viens bâtir un monde plus juste où les hommes par la voie des urnes, donnent pouvoir à ceux qui nous gouvernent» a-t-il appelé. Un appel qui rime bien avec celui très  optimiste du professeur Albert Tévoèdjrè, rapporteur général de la Conférence nationale, «Au travail mes amis, nous avons vaincu la fatalité !»

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