D’autres auraient pu parler d’une révolution des jeunes. Depuis que la Cour constitutionnelle a lancé les hostilités pour les élections législatives, on sent beaucoup d’engagement du côté des jeunes. Dans la plupart des circonscriptions électorales, les jeunes bougent, parlent et réclament leurs places dans le prochain hémicycle.
Combien sont-ils à vouloir se présenter pour les prochaines élections législatives ? Dix, vingt, trente ou plus ? Si personne ne peut dire exactement le nombre de jeunes engagés sur le front électoral, on peut noter que plusieurs jeunes s’activent pour se présenter à ces élections. Au sein de la majorité présidentielle comme de l’opposition, on les voit parler, annoncer leurs candidatures. Tout se passe comme si les jeunes se sont réveillés enfin pour réclamer leurs places en politique. Dans toutes les circonscriptions électorales, il y a des jeunes qui bougent et veulent entrer au palais des gouverneurs en mai prochain. Fred Houénou, ce jeune qui, depuis 10 ans, s’exerce à faire la politique a annoncé sa candidature dans la 6è circonscription électorale. Dans la 23è, Ben Aligbonon s’active depuis des mois. Il risque même de conduire la liste Fcbe dans cette circonscription électorale. Grâce à son activisme politique, il a réussi à ravir la vedette aux vieux routiers de la politique comme Maxime Houédjissi, Joachim Dahissiho et Martial Sounton. A Grand- Popo, Réginal Koumagbéafidé se prépare aussi pour les élections. L’actuel directeur des ressources financières du ministère de la santé a même créé un parti politique qui travaille à mobiliser les jeunes. Dans la 15è, Romain Kiki aussi s’active alors que dans la 16è, la grosse surprise pourrait venir de Chabi Yayi qui a annoncé sa candidature il y a quelques jours. Grâce à son Ong Solidarité Jeunesse, ses actions impactaient énormément les jeunes.
Pourquoi cet engouement ?
On peut se demander, d’où vient cet engouement subit des jeunes pour la chose politique ? Il y a quelques mois, l’organisation de jeunes dirigée par Céphise Béo Aguiar les avait sensibilisés sur l’importance de l’engagement en politique en invitant les jeunes à prendre leurs responsabilités et les partis à s’ouvrir à eux pour prendre des postes de responsabilité. Est-ce déjà les fruits de cette sensibilisation des jeunes ? On peut bien y croire mais lorsqu’on prend la peine de bien écouter les jeunes et d’analyser leurs discours, on se rend compte que les jeunes sont désespérés et le recours à la politique s’offrent à eux, non pas comme un tremplin pour s’affranchir du désespoir. Bon nombre de ces jeunes ne voient pas la politique comme un service à la nation mais comme une opportunité de réussite sociale. Ayant observé pendant des années, leurs aînés, ils se rendent compte qu’ils ne sont plus extraordinaires qu’eux et qu’ils peuvent même faire mieux qu’eux. Ceci est symptomatique d’un pourrissement politique qui risque de déprécier davantage la fonction politique dans les années à venir.
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