Bénin : Cotonou, la ville des injures

Présentée comme la capitale économique et la ville vitrine du Bénin, Cotonou a désormais un autre attribut, celui de la ville des injures du fait de l’absence de courtoisie qui s’est forgée en caractère chez ceux qui se disent habitants de cette ville.

Publicité

On parle souvent de l’insalubrité à Cotonou en référence aux tas d’immondices et aux eaux souillées qui pullulent à travers la ville. Mais jamais on ne parle de l’insalubrité morale qui infeste la vie des personnes à une vitesse déconcertante.  Enseignée  à l’école, dans tous les centres d’éducation civique, dans le cocon familial et universellement reconnue comme une valeur cardinale, la courtoisie a déserté le forum à Cotonou.

La capitale économique du Bénin, est la capitale des injures les plus impudiques. Le mot pardon qui engendrerait la courtoisie, a visiblement disparu du vocabulaire des citadins à Cotonou. En tête des insulteurs, les conducteurs de tous ordres à savoir les chauffeurs, les motocyclistes s’arrogent un droit de véto sur les injures à caractère sexuel. A la moindre erreur, vous en recevez pour votre dose : « Anowé Yomè » (insulte vulgaire attaquant les attributs de la mère de l'insulté), « Yèyinon ». Dans ce qu’on peut considérer comme synonyme de « Yèyinon », il y a le « Holonon » – degré supérieur de la bêtise- , le  « Glétanou ».  

>> Cotonou-Ouaga, via Dakar

Publicité

Quand vous avez la malchance de recevoir cette injure en pleine  figure à Cotonou, sachez que votre insulteur tourne en dérision votre provenance. Encore faut-il se demander si cette injure a un sens, venir d’un village n’étant pas un crime, ou un sgne d’infériorité. A la suite de Yèyinon, il est aussi récurrent d’entendre « Tadounon ». Cette injure classe sa cible dans le rang des attardés mentaux, des malades mentaux errants.

Dans la classification des injures, celles qui sont lancées aux femmes à Cotonou sont les plus cruelles et injustes. Il est assez facile d’entendre les gens traiter une femme de « Agalèto », « prostituée ».. A propos des femmes, les injures s’égrènent à perte de souffle à Cotonou. Inutile ici de s’y éterniser. C’est le reflet d’une ville qui se complait dans la décadence morale et dans l’intolérance.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité