Célestine Zanou : «Nous célébrons la Conférence nationale, nous pleurons le Bénin»

A travers une réflexion et un déjeuner de presse organisé samedi 28 février dans un hôtel de Cotonou, Célestine Zanou, la présidente du mouvement Dynamique du Changement pour un Bénin Debout (Dcbn) invite journalistes, politiques, observateurs de la vie publique et universitaires à un débat fécond sur le système partisan béninois après un quart de siècle de multipartisme intégral. Elle en a profité pour renseigner davantage sur son positionnement idéologique : la Gauche modérée.

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28 février 1990-28 février 2015. Samedi dernier, cela faisait 28 ans qu’a pris la Conférence des forces vives de la Nation. Un événement qui a permis au Bénin de rentrer dans l’histoire en réussissant la transition pacifique et «consensuelle» du marxisme-léninisme au Renouveau démocratique.  Pour marquer l’événement, Célestine Zanou, présidente du mouvement Dynamique du changement pour un Bénin debout (Dcbn) a décidé de lancer le débat sur la réforme du système partisan. A cet effet, elle a convié journalistes, observateurs de la vie publique béninoise et quelques amis triés sur le volet à un diner de presse ce samedi 28 février. Une occasion pour ces différentes catégories d’acteurs de lancer la réflexion sur la réforme du système partisan béninois après un quart de siècle de multipartisme intégral.  Il s’agit donc de réfléchir sur comment partir de la multiplicité de partis et mouvements politiques qu’on observe au Bénin à de grands regroupements politiques. Pour Gaston Zossou, ancien ministre de la communication du président Kérékou, la situation actuelle s’explique dans une certaine mesure par le fait les chefs de partis se considèrent comme des citoyens au-dessus des militants.  «Autant de partis, autant d’égo », s’est-il indigné avant de déclarer que « mon cœur est plein d’espoir».  « A partir de 1990, on a transformé les fonctions politiques non pas en service à la nation mais en poste de jouissances », a déploré Moise Lalèyè, professeur de Sciences politiques à l’université d’Abomey-Calavi. «Il faut de la réflexion», a-t-il recommandé. La réflexion doit tourner autour de la recherche de solutions aux problèmes comme la transhumance en milieu politique, le financement des partis politiques et la place de l’argent dans l’environnement politique béninoise.

«Je suis de la Gauche démocratique modérée»

« Dans l’esprit de la Conférence Nationale, quel format idéologique de l’échiquier politique au Bénin aurait pu inspirer la création des partis politiques », s’est interrogée Célestine Zanou dans une réflexion sur la problématique publiée la vielle, vendredi par La Nouvelle Tribune, et dont la plaquette a été distribuée aux invités du diner de presse.  Elle postule que «si nous sommes d’accord pour dire que la Conférence Nationale de février 1990 est le moyen politique par lequel le Bénin s’est tout entier levé, à travers ses forces vives, pour mettre définitivement fin à l’Etat-PRPB, nous devons aussi reconnaître que le principe de la reconstitution ou de la recomposition de l’échiquier politique devrait se ramener à l’alternative ci-après : être Pour ou Contre le système marxiste-léniniste… » Avec la réponse à cette question, il nous faut au Bénin six obédiences politiques autour d’un centre. Ces six obédiences seront regroupées en deux grandes formes de positionnements. La première forme comprendra «les positionnements très loin du Centre (Gauche radicale et Droite radicale), et les positionnements assez loin du centre (Gauche modérée et Droite modérée). Ce qui donne le total des quatre positionnements loin du Centre, c’est-à-dire du marxisme-léninisme.» La seconde forme sera le regroupement des positionnements dans le Centre.  Ce sont notamment «le positionnement Centre-gauche (centre radical), le positionnement Centre-droit (centre modéré) et le Centre proprement dit incarné par l’idéologie objet du divorce, en l’occurrence le marxisme-léninisme style Prpb». Dans ces ensembles, la présidente du mouvement dynamique de changement pour un Bénin debout clarifie son positionnement : «Je suis de la Gauche démocratique modérée ou une modérée de gauche ou une modérée de la gauche démocratique», a-t-elle annoncé. Avant de préciser que  «mon engament pour la sauvegarde des intérêts supérieurs de la nation, mon engagement pour l’intérêt général, est sans nuance.» Et quand on est de la gauche modérée comme Célestine Zanou, on est plus que convaincu que  «l’équilibre entre l’Etat et le privé doit être assuré dans un partenariat où le peuple est toujours gagnant.»

Pour l’ancienne directrice de cabinet du président Mathieu Kérékou, après 25 ans de renouveau démocratique, le Bénin est «un pays en contradiction ; un peuple en déséquilibre moral, mental et psychologique. Le socle politique baigne dans un flou» entretenu par la Charte des Partis politiques. «D’où mon idée du Dialogue National pour jeter les bases d’une fondation solide pour notre démocratie », rappelle-t-elle.

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