Portée sur les fonts baptismaux le 09 février dernier, l’Alliance « Forces démocratiques Unies» a fait sa sortie officielle ce samedi 14 mars dans la prestigieuse salle rouge du palais des congrès pleine à craquer de monde en présence de plusieurs partis et alliances de partis de l’opposition qui ont déclaré leurs soutiens à cette nouvelle alliance et son coordonnateur national le professeur Mathurin Coffi Nago, actuel président de l’Assemblée nationale et sérieux prétendant pour la succession du Président Boni Yayi en 2016.
L’étau se resserre contre le chef de l’Etat du Bénin Boni Yayi, ses valets des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) –alliance de la mouvance présidentielle- et leur projet de révision dite «opportuniste» de la loi fondamentale du pays pour lui permettre de s’éterniser au pouvoir. Après plusieurs cadres politiques des Fcbe , la 2ème personnalité de l’Etat béninois, le professeur Mathurin Coffi Nago, chef du parlement prend la commande d’un nouveau regroupement de partis politiques pour barrer la voie à ce qu’il appelle la confiscation du pouvoir par l’actuel président de la République, Boni Yayi.
Il est porté à la tête de l’Alliance «Forces démocratiques Unies », un nouveau regroupement de 04 partis politiques, tous anciens membres actifs de l’alliance Fcbe, qui a fait sa sortie officielle ce samedi 14 mars dans la prestigieuse salle rouge du palais fourmillant de militants et sympathisants venus des 04 coins du pays et également de personnalités politiques béninoises à la tête de grands partis et grands regroupements politiques. Au nombre de celles-ci, l’intrépide député à l’Assemblée nationale Candide Azanaï, chef du parti «Restaurer l’espoir», le député Basile Léon Ahossi de l’Union fait la nation (Un) , Sacca Lafia président de l’alliance Soleil , Valentin Aditi Houdé de l’alliance And accompagné du député Barnabé Dassigli, Edmond Agoua de l’alliance éclaireur. Y étaient aussi, Dakpè Sossou le maire de la commune de Lokossa et l’ancienne ministre de l’économie de Boni Yayi, Mme Adidjatou Mathys et bien d’autres.
Entrée triomphale de Nago
Très attendu par l’assistance après plus d’une heure, entouré des membres du comité préparatoire de la sortie officielle des Forces démocratiques unies dont l’honorable Aholou Kêkê, le député Bani Samari, le président Mathurin Nago est élégamment apparu sur l’extrade de la salle rouge du palais des congrès dans un boubou en basin blanc scintillant avec un chapeau traditionnel (Gobi) de couleur noire. S’en est suivi un bain de foule, une standing-ovation de plusieurs minutes. Après plusieurs personnalités politiques, représentants de militants venus des 12 départements du Bénin, il prendra la parole pour près d’une heure de temps. Tant il avait à dire et à redire. «Je voudrais avant tout propos, vous remercier d’avoir répondu aussi nombreux à notre avis» a-t-il d’abord dit à la masse devant lui. Présentant la nouvelle alliance dont il est le coordonnateur national, il a déclaré qu’elle a été «créée par quatre partis résolument engagés à pérenniser et renforcer les acquis de la conférence nationale de février 1990». Il s’agit de son propre parti l’Union pour le progrès et la démocratie (Upd-Gamesu), l’Impulsion pour une nouvelle vision de la république (Invr-Kokari), le parti du progrès et de la démocratie (Ppd) et le Parti pour la démocratie et la solidarité (Pds) sans oublier d’autres formations politiques qui les ont rejoint après. Le bébé nommé Fdu qu’ils accouchent, a-t-il dit est «beau, robuste, combatif et promis à un bel avenir». L’Alliance Fdu a-t-il juré, est «un regroupement politique qui se veut durable, très proche des préoccupations de démocratie, de liberté, de justice, d’équité et de développement socio-économique du peuple dans toutes ses composantes». Pour son fonctionnement, dans son combat politique et dans ses relations avec les autres partis ou alliances de partis, l’alliance Fud, selon son coordonnateur national, privilégiera le dialogue, l’engagement, la sincérité, le respect mutuel, la responsabilité, le patriotisme et le compromis sans compromission».
L’heure de la vérité
Attaqué de toutes parts après son divorce d’avec le président Boni Yayi, le chef du parlement béninois veut maintenant dire la vérité. Irrité par dit-il «la méchante cabale médiatique dirigée contre sa personne», Mathurin Nago s’est dit prêt à servir la vérité tout crue. «Nous ne pouvions nous associer à une révision opportuniste de la constitution de notre pays» a-t-il laissé entendre s’offusquant du fait que voulant faire croire qu’il est d’accord, le chef de l’Etat ait fait publier un accusé de réception du projet de loi de révision de la constitution obtenu de lui sur supplication, arguant que c’est pour la crédibilité du Bénin auprès des Ptf. «Il est effectivement, quasiment impossible que je puisse m’associer ainsi que mes autres collègues des Fdu, à une telle entreprise dangereuse». Le dossier de la révision a-t-il aussi fait savoir au regard des manipulations du gouvernement et de son chef est devenu «un dossier délicat et encombrant» et cela l’a amené à prendre du recul étant donné qu’il a été élu par un peuple. «J’ai pris mon recul, c’est ce qui fait mal» a-t-il ajouté. Se disant prêt à en découdre avec le gouvernement et son chef, le président Nago a déclaré «Nous n’avons pas peur parce que nous n’avons rien à cacher. Nous n’avons pas de morts dans les placards, nous n’avons pas de morts dans les valises… c’est ceux qui ont des morts dans les valises qui doivent avoir peur», une déclaration qui a suscité beaucoup de murmures.
Unité contre Yayi
Les différentes personnalités, chef de partis et alliances de partis qui se sont succédés au pupitre ont relevé la nécessité d’une franche collaboration, une unité pour en finir avec le plan de maintenir Boni Yayi au pouvoir après 2016. «Boni Yayi c’est fini» a déclaré Sacca Lafia, président de l’Alliance soleil qui a invité l’alliance Fdu à penser à des conditions d’une véritable collaboration. Même son de cloche chez l’He Valentin Houdé de l’And, l’He Léon Basile Ahossi de l’Un qui dans un lapsus a appelé Nago «président de la République». Celui-ci a d’ailleurs invité ses amis de l’opposition à un « Front républicain».
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