Ayekoro Kossou : Il faut continuer de travailler pour élever la maturité du cinéma béninois

Béninois résidant en France depuis 27 ans, M. Ayékoro Kossou est un réalisateur dont la filmographie actuelle se compose de deux courts métrages: "un pas vers le soulagement", un court métrage documentaire autoproduit réalisé en 2011 et "A Cœur Ouvert" un court métrage de fiction réalisé en 2013.

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Avec "A Cœur Ouvert", il est l’un des représentants béninois à la 24ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco 2015). Et, à cœur ouvert, depuis la France, il nous parle de son aventure au Fespaco, du cinéma béninois et de ses projets.

M. Ayékoro Kossou, avec votre film, « A cœur ouvert », vous avez été l’un des représentants béninois à la 24ème édition du Fespaco, résumez-nous l’ambiance qui a prévalu à cette grande rencontre du cinéma africain

C'était ma première participation à ce festival où l'ambiance était très chaleureuse. Malgré des délais assez justes pour maintenir l'organisation du festival qui avait failli ne pas avoir lieu, nous avons eu l'occasion de pouvoir y faire des rencontres intéressantes, découvrir différents univers cinématographique grâce aux travaux des autres réalisateurs.

A propos de votre film « A cœur ouvert », nos lecteurs qui n’ont pas encore eu la chance de le voir, voudraient en avoir une idée.

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"A Coeur Ouvert" raconte l'histoire d'un couple mixte, (un homme blanc et une femme noire), Aïssa et Georges, qui est confronté à des difficultés à cause de cette relation. La mère de Georges (Marthe) a du mal à l'accepter et tente par tous les moyens de les décourager. Cette histoire va progressivement nous amener vers une situation qui contre toute attente va changer leurs relations.

« A cœur ouvert » a été doublement projeté au Fespaco, quel était l’accueil qu’il a reçu et quel bilan faites-vous de cette participation ?

Le film a reçu un bon accueil du public à ces deux projections. Les échanges que j'ai pu avoir étaient très encourageants. Le bilan est très positif. La reconnaissance du festival caractérisé par la sélection du film est un signe d'encouragement dont je suis assez fier.

En dehors de votre film, il y avait cinq autres films béninois en compétition. A  l’arrivée aucune distinction. N’est-ce pas un Fiasco ?

Sauf erreur de ma part, je crois que c'est la première fois que le Bénin y est représenté avec six films. Cette première est une réussite pour le Bénin. Beaucoup d'autres films n'ont pas eu cette opportunité de sélection, ne l'oublions pas. Il est donc important de féliciter et encourager ces films afin que d'autres réalisateurs béninois puissent être motivés à faire mieux pour les prochaines éditions.

Pour vous qui vivez à l’extérieur, quelle regard portez-vous sur le cinéma béninois ?

J'observe qu'une génération de réalisateurs béninois est en train de naître. Mais tous n'est pas acquis, il faut continuer de travailler pour élever la maturité du cinéma béninois qui est encore très jeune. Il faut saluer au passage les efforts des écoles comme l'ISMA ainsi que ceux de la Direction de la Cinématographie du Bénin qui ont participé à favoriser ces résultats. Poursuivre dans ce sens aidera à maintenir ce type de progression.

Le cinéma béninois peine à prendre son envol, A quel niveau se situe le mal? Autrement dit, quels sont, selon vous, les maux qui minent le Cinéma béninois ?

Je ne pense pas que le cinéma béninois soit malade. Nous ne disposions pas d'une véritable économie permettant aux métiers de la cinématographie de pouvoir normalement se développer comme dans les autres secteurs d'activités déjà en place dans le pays.

Si vous devriez donner des conseils à ceux qui ont en charge le développement du cinéma béninois, que leur diriez-vous ?

Renforcer le processus de formation tout en favorisant un début de professionnalisation aidera la monter en maturité les compétences du Bénin dans ce secteur d'activité. Le Nigéria notre pays voisin a montré que des choses étaient possibles. Réussir à créer une économie du cinéma à la Béninoise ouvrira progressivement des portes et nous serons surpris de ce que le Bénin pourra y découvrir.

Pour clore cet entretien, dites-nous, quel est votre projet après le Fespaco ?

A court terme, un projet de court métrage et la consolidation de la production. En tous les cas, encore du travail et du développement en vue.

Réalisation : Olivier Ribouis

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