Neuf ans de Yayisme : un régime à scandales

Au soir du 06 avril 2016, c’est l’un des records qu’aura battu le régime Yayi : les scandales. A son avènement au pouvoir en avril 2006, le président Boni Yayi a promis de mettre le Bénin sur les rails de l’émergence. A défaut de l’émergence, le Bénin aura connu l’émergence des scandales et autres dossiers ‘’abracadabrantesques’’ sous ce régime dit du changement devenu celui de la Refondation.

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On en a connu au moins une dizaine, en neuf ans de gouvernance. Quand on comptabilise les plus significatives, on se rend compte que sous Yayi le Bénin a connu en moyenne au moins deux scandales par an. De l’affaire Cen-Sad au dossier Coton en passant par Icc-Services et consorts, machines agricoles Dangnivo, Port Sec, concours de recrutement au Mef, construction du nouveau siège de l’Assemblée Nationale, Pvi-Ng, Maria Gletta, Sobemap, Cnss, affaire Sodeco. Ces affaires sont la matérialisation de la mal gouvernance sous le régime Yayi. Elles sont des cas de surfacturation, de fraude, de détournement, de disparition de personnes, de marché gré à gré, de corruption et pots de vin, d’éléphant blanc et de mauvaise gestion.  Plusieurs milliards des fonds publics sont ainsi mis à mal. Aussi rocambolesques les uns que les autres, ces scandales éclaboussent des proches collaborateurs du président Boni Yayi ; ministres, directeurs des sociétés d’Etat, membres du cabinet présidentiel.

Non élucidé

Le président Boni Yayi a fait de la lutte contre la corruption et l’impunité son cheval de bataille. Il a cet effet fait une marche verte contre la corruption. Il a son actif le vote de la loi portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin. Le cadre légal anti-corruption a été renforcé. Cependant, en dépit de la volonté affichée de Boni Yayi de lutter contre la corruption, aucun scandale ayant éclaté sous lui n’a jusque-là été vraiment élucidé. Des personnalités accusées de mauvaise gestion sont parfois recasées. Il a enclenché la procédure d’envoi de certains de ses anciens ministres devant la Haute cour de justice. Mais cela a très vite pris l’allure d’une lutte anti-corruption tam-tam. Le plus gros de ces scandales reste le dossier Icc services et consorts. Cette vaste escroquerie dans laquelle des structures illégales de placement d’argent ont spoliés des milliers de Béninois. Lors de la campagne pour sa réélection en 2011, le président  avait promis tout faire pour que les spoliés soient remboursés après sa nomination. Maintenant quatre ans qu’il a été réélu, rien n’y fit. Les personnes gardées à vue attendent toujours d’être jugés. Les spoliés sont entre espoir et désespoir.  Et le bout du tunnel n’est visiblement pas pour demain dans ce dossier à plusieurs inconnues. Les personnes qui aspirent prendre les rênes du Bénin le 06 avril 2016 doivent tenir compte d’une évidence dans leur projet de gouvernance. Le régime Yayi leur laissera un tableau assez fourni en grosses affaires et en scandales non élucidés. Ce sera l’un des héritages des dix ans de ‘’Yayisme.’’}

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