Sénégal: Plaidoyer pour un retour de l’expression théâtrale à l’école

Le dramaturge Daman Cissokho a plaidé, mardi à Dakar, pour un retour de l’expression théâtrale dans le système éducatif sénégalais de l’élémentaire au supérieur, en vue de pallier le recul de la lecture chez les élèves et les étudiants. 

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 « Nous devons faire en sorte que l’expression théâtrale puisse revenir dans le système d’enseignement à l’élémentaire, dans les collèges et les universités », a-t-il déclaré en marge de la présentation de la pièce théâtrale « La foire des maux sociaux », au siège de la Fondation Konrad Adenauer.

Cette pièce de Daman Cissokho, par ailleurs enseignant de lettres, était interprétée par la troupe Totok (ça suffit en langue joola), dont il est le conseiller artistique.

« Il faut faire revivre l’art dramatique parce qu’actuellement, on a de moins en moins de temps pour lire un roman alors qu’on peut prendre 10 à 15 minutes pour regarder une expression théâtrale », a dit M. Cissokho, dramaturge depuis 15 ans.

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Le théâtre est un genre plus proche du public mais l’expression théâtrale est depuis quelques années laissée « aux mains de ceux qui ne savent pas tellement ce que c’est que le théâtre », a-t-il déploré.

Or, a fait valoir Daman Cissokho, au Sénégal, « on avait de grands talents, de grands dramaturges, de grands acteurs dans les années 1960 à 1990 ».

« Les intellectuels et les hommes de culture ont démissionné, ils ont cédé leur place à ceux qui font valoir le pouvoir de l’argent, et quand l’argent entre en compte dans le domaine de l’art, il y a des problèmes », a-t-il soutenu, estimant que « l’argent et l’art qui est du domaine des vertus, s’opposent ».

Dans sa pièce « La foire des maux sociaux », Daman Cissokho évoque « la corruption, le népotisme, la mal gouvernance, la sécurité, le problème de la justice et des institutions » cheminant en permanence « entre le pour et le contre », tels autant de faits sociaux qui gangrènent la société sénégalaise.

« Nous visons le bien commun, nous voulons simplement contribuer à bâtir un monde juste et de paix. Nous visons à contrecarrer tous les contre-modèles qui s’activent au sein de la société et qui parfois empêchent le développement », a-t-il affirmé.

« La foire des maux sociaux est composée en trois actes dans lesquels le dramaturge joue avec les figures de style comme l’ironie, la comparaison et surtout la métaphore.

« En tant qu’homme de lettres, j’aime beaucoup les figures de style et surtout la métaphore car c’est à travers elles que j’arrive à ridiculiser ce que je suis en train de faire », a-t-il expliqué.

L’art « n’est pas une photocopie de la réalité mais une reproduction de la réalité sous une autre forme », a rappelé Daman Cissokho.

« On déconstruit la réalité puis on la reconstruit sous une autre forme et on fait sentir au spectateur ce qu’il ne sentait pas, mais on fait aussi voir au spectateur ce qu’il devrait voir et ne voit pas », a-t-il révélé.

« La foire des maux sociaux » cherche à susciter un débat public en posant des questions, en formulant des interrogations et en exposant des problèmes », a souligné son auteur.

 

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