Aujourd’hui, 7 avril 2015, notre journal fête son 3000ème numéro. Sans tambour ni trompette ! Toute la semaine denière, certains ont pu penser à un annonceur qui a voulu prendre les lecteurs à témoin, mais ils ne sont pas encore légion les annonceurs à se bousculer à nos portes pour la seule raison que le secteur est encore régi dans notre pays par la loi de la jungle.
Ailleurs dans le monde, les annonceurs savent vers où aller. Et l’un des critères de choix s’appelle la fréquence de parution dont personne ne nous fera l’injure de ne pas observer. Mais les temps vont nécessairement changer et le vent tournera un jour en faveur de cette presse qui refuse de se laisser asservir par les forces politiques et ceux que le regretté G.G.Vickey appelait familièrement : « les hommes d’argent».
L’aventure qui a commencé ce 30 juin 2001 sous la houlette de notre parrain et 1er Président de la Haac, René Mêgniho Dossa de regrettée mémoire, se poursuit inexorablement et inlassablement. Très peu de gens avaient pourtant parié un kopeck sur la survie de cet énième quotidien (le 9e à l’époque) lancé ce 30 juin en fanfare avec son numéro 00. Ce 30 juin 2001. Les mieux intentionnés des Cassandre nous avaient prédits au plus, quelques années. Parce que tout le monde sait dans notre pays que les journaux naissent un jour pour disparaître, sans crier gare le lendemain ou presque. Depuis, notre création en effet, beaucoup d’eau a coulé sous les deux ponts de Cotonou et un troisième a même été construit peu après. Certains de nos concurrents qui avaient pourtant pignon sur rue ont disparu après plusieurs années de bons et « loyaux services». Nous n’en avions cure, car à l’époque, nous étions fortement inspirés par le grand publiciste jacques Séguéla auteur de l’essai éponyme « l’argent n’a pas d’idées, seules les idées font de l’argent». Une pensée que les pionniers du Far-west à l’époque de la ruée vers l’or n’auraient pas reniée.
C’est qu’en près de quatorze ans d’existence, nous avons travaillé dans des conditions quasi-spartiates, avec la foi des pionniers, mus par la seule idée de prendre notre part dans la construction de notre « maison commune », le Bénin et de ce qui tient lieu de la prunelle de ses yeux : notre « Démocratie ». Répondant aux exigences du temps pour être toujours présent à tous les grands rendez-vous de l’information, ce journal qui célèbre aujourd’hui son 3000ème numéro, est au Bénin, un des pionniers de l’information en ligne avec son site web : https://www.lanouvelletribune.info. Un site instantanément actualisé et bien référencé par le plus grand moteur de recherche à savoir Google. Faut-il, le préciser, il est l’un des sites web africains les plus suivis sur les réseaux sociaux avec près de 30.000 fans; il faut rappeler sans triomphalisme aucun, que La Nouvelle Tribune, s’est illustrée à l’internationale avec ses articles et commentaires qui sont citées par les médias internationaux, notamment Rfi dite la radio du monde, Afrique Média, la chaine panafricaine … Toute chose, qui au-delà de tout, fait la fierté des Béninois.
Notre ligne éditoriale est restée la même, ou plus modestement, n’a que très peu varié. On ne peut pas en dire autant de beaucoup de nos confrères. C’est dire qu’il n’est pas facile de publier un quotidien dans les conditions qui sont les nôtres dans le pays qui est le nôtre. Les tentations sont grandes et les sollicitations sont légions. Nous avons traversé victorieusement le deuxième mandat de Kérékou 2 qui nous a vus naître et nous avons pris très modestement notre part aux côtés des forces citoyennes de ce pays dans le combat républicain contre la révision opportuniste de la constitution. La victoire obtenue, malgré toutes les sollicitations et autres appels du pied, notre journal s’est remis au travail sans rien demander ou presque aux nouveaux tenants du pouvoir. Et ça dure depuis 09 (neuf ans) ! Et nous sommes toujours là, debout, avec la même liberté de ton. Est-ce par pure coïncidence que le 3000ème numéro corresponde presque jour pour jour à l’an 9 du régime du changement ? Oui, car les aléas des jours sans parution pour des raisons diverses, des dimanches et jours fériés –le lundi 6 avril 2015, jour anniversaire de l’entrée en fonction de Boni Yayi est tombée un lundi de Pâques. Mais il n’y a pas de hasard dans la vie d’une nation comme celle d’un individu. Et nous voici au seuil de l’ultime année du deuxième et ultime mandat de Boni Yayi. Nous le marquerons à la culotte mieux que nous l’avons fait ces neuf dernières années pour l’aider à finir son mandat dans la paix et l’unité qui ont toujours caractérisé notre peuple. Qui n’a pas de pétrole ni de ressources minières à vendre si ce n’est la force et la sagacité de ses ressources humaines d’une extraordinaire vitalité, d’une extraordinaire détermination aussi. Et tous ceux qui le sous-estiment, l’apprennent à leurs dépens.
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