Amoussou – Houngbédji : le duo magique est de retour !

On a longtemps péroré sur leur mésintelligence et leur impossible nouvelle entente. Mais depuis quelques jours, les lignes bougent. Les deux figures politiques majeures du renouveau démocratique ont repris avec les bonnes habitudes. Salutations fraternelles, coups de fil et même des entretiens à bâtons rompus. Une bonne nouvelle pour l’opposition parlementaire qui jouera gros pour contrôler le nouveau parlement.

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Depuis le dimanche dernier que la Cour constitutionnelle a proclamé les résultats provisoires des élections législatives de 2015, la saison des tractations est ouverte. Loin des folles rumeurs d’alliances abracadabrantes entre formations politiques aussi divergentes idéologiquement et des intrigues et spéculations de politicards décidés à brouiller les cartes, il y bien une place pour des accords politiques sains et rationnels entre des leaders politiques dont les visions et ambitions semblent converger. C’est dans ce registre que se retrouvent aujourd’hui Bruno Amoussou et Adrien Houngbédji, tous deux réélus députés pour la 7è législature mais aussi présidents de formations politiques venues en 2è et 3è position lors des dernières élections. De 1990 à 2009, ils se sont regardés en chiens de faïence et sont âprement fortement combattus. Chacun d’eux voulant tirer le drap de son côté et gagner le pouvoir. Mais à partir de 2009, leurs chemins se sont rencontrés. Leurs différents partis se sont fondus dans l’Un et ils ont travaillé ensemble pour la présidence et pour le choix du candidat unique. Mais très tôt, les quelles byzantines d’antan et les méfiances ont pris le dessus sur la volonté de rester l’ensemble. Le Prd toujours  très préoccupé par la sauvegarde de  la quête de son identité, a dû quitter le navire Un y laissant le Psd de Bruno Amoussou et d’autres formations politiques. Cette séparation  a ouvert la voix à toutes les spéculations. Au Prd comme à l’Un, on  ne cesse de critiquer l’autre. « Ils n’ont pas mouillé le maillot pour nous », entend-on dire au sein du Prd tandis que de l’autre côté, on parle moins même si on surfe sur une collaboration difficile avec le leader des tchoco-Tchoco. Depuis, la relation entre les deux hommes est restée un peu froide.

Une nouvelle page

Cette froideur de relation entre ces deux icônes de la politique béninoise suffit-elle pour affirmer tout de go que le Prd et l’Un ne peuvent jamais s’entendre ? Une chose est évidente, en grands hommes d’état, Bruno Amoussou et Adrien Houngbédji sont capables de se surpasser et surtout de se mettre au dessus de la mêlée. Ils ont sûrement compris que la distance qui les séparent l’un de l’autre est tout au moins plus petite que celle qui sépare chacun d’eux des Fcbe et du Chef de l’Etat.  Depuis quelques jours, la ligne Porto Novo-Djakotomey bouge. A plusieurs reprises, confirment des sources concordantes, les deux hommes se sont appelés, ont discuté des différents schémas à mettre en œuvre pour contrôler l’Assemblée Nationale. Ils se seraient rencontrés déjà pour la même cause. Certes, les bases de leurs alliances sont encore fragiles mais ils travaillent à son affermissement. Ils savent bien que de l’entente entre eux deux dépendra l’arrivée des autres forces comme Fdu, And, Alliance Soleil, alliance Abt et pourquoi pas l’Ub et Atao. Tous les responsables de ces alliances ont connu des expériences fâcheuses avec Yayi et ceci pourrait compter lourd dans la balance des tractations. Que ceux qui surfent depuis quelques jours sur les antécédents entre les deux hommes et surtout de la rancune tenace de Houngbédji se détrompent. Autant une alliance Prd-Fcbe est plausible, autant elle l’est entre le parti arc-en-ciel et les autres formations politiques de l’opposition.  Et il faut féliciter et encourager ceux qui travaillent dans le sens de cette union sacrée contre le retour à pas forcés d’un pouvoir autocratique qui ne supporte pas la contradiction. Une chose est sûre : le choix est tout fait entre le soutien à un président en fin de mandat, éclaboussé par de nombreux scandales et la nécessaire recomposition du paysage politique. Pour tourner définitivement la page de la gestion calamiteuse de la chose publique de ces dix dernières années.

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