Réunis au sein de l’Intersyndicale des Universités du Bénin ce jeudi à l’Université d’Abomey-Calavi, les principaux syndicats de l’enseignement supérieur, ont dénoncé de graves dysfonctionnements entachant le recrutement d’enseignants au profit des universités publiques du Bénin de même que la création fantaisiste de nouvelles universités.
Dans la gestion des affaires des hauts lieux de savoirs du Bénin, la science aurait-il fait défaut à François Abiola, ministre d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ? Au cours d’une conférence de presse organisée ce jeudi 21 mai à l’Université d’Abomey-Calavi, les principaux syndicats de l’enseignement supérieur au Bénin ont été affirmatifs dans les dénonciations de graves irrégularités qui ont marqué la gestion des affaires vitales des Universités par le ministre François Adébayo Abiola. Selon l’intersyndicale des universités nationales du Bénin, les derniers recrutements d’enseignants et la création de nouvelles universités avec nomination de nouveaux recteurs ne l’ont pas été dans les règles. «Les derniers recrutements dans les universités ont été marqués par des irrégularités choquantes, où l’on a substitué aux critères scientifiques avérés, des pratiques étrangères où dominent des liens de région, de religion de partie ou de famille » dénonce l’intersyndicale dans une lettre ouverte adressée au ministre Abiola.
Prenant à témoin le peuple sur cette situation qu’elle juge préoccupante, l’intersyndicale informe que le ministère a tripatouillé la liste des nouvelles recrues retenues par les conseils scientifiques à qui revient le travail délicat d’étude des dossiers sur des critères scientifiques bien précis. A Calavi, Porto-Novo, Lokossa révèle la lettre ouverte, «Les jeunes collègues initialement recrutés par le Conseil scientifique sont du jour au lendemain extirpés des listes, remplacés ». S’agissant de la création de nouvelles universités, l’intersyndicale apprend que cela s’est faite en dépit des vieilles recommandations des universitaires sur les processus de création des universités et malgré l’article 04 du projet d’Aof des Unb qui stipule que « la création de nouvelles universités par l’autorité de tutelle doit répondre aux exigences des normes communément établies et soumise à l’étude, assortie d’un avis conforme du conseil consultatif national des universités ». Dans la même veine, souligne-t-on, « le ministre -François Abiola- persiste à nommer les recteurs plutôt qu’à procéder aux consultations électorales. Dans cette pratique violant les acquis démocratiques consacrés par le décret « 2006-107 du 16 mars portant création et organisation de deux universités nationales en République du Bénin », la violation la plus « inadmissible » pour l’intersyndicale c’est « la nomination à la tête de l’université de Porto-Novo et de Natitingou, de collègues Maîtres de Conférences pour être recteurs d’entités dirigées par des professeurs titulaires ! ». S’il est vrai qu’au niveau de Lokossa, c’est une Professeure titulaire qui est nommée recteur, l’Intersyndicale dénonce le fait qu’elle ne soit pas élue. Et voilà qui laisse croire le ministre d’Etat devenu député couvait lui aussi des œufs pourris du gouvernement Yayi