BENIN: le Pyromane et le Pompier

C’est un secret de polichinelle de dire aujourd’hui que l’attelage du Président de la République  élu en Mars 2006 avec son collaborateur immédiat n’a pas fonctionné. Celui qui à chaque remaniement a occupé l’un des postes les plus en vue du gouvernement jusqu’à celui de Premier Ministre n’a pas fait mieux que d’ apporter à la gouvernance calamiteuse de son “Chef”, un vernis d’homme compétent ou “tchigan” comme l’en a surnommé une certaine presse.

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S’il est vrai qu’il faut reconnaitre que l’homme a représenté pendant son long séjour aux côtes du Chef de l’Etat, la caution technique du régime, il n’a pas su mettre sa  réputation au service de l’amélioration de la gouvernance de son mentor.  Il n’a pas non plus eu le courage de tirer à temps les conséquences de son incapacité à changer les choses de l’intérieur. Comme on le voit aujourd’hui encore, près de deux ans après son départ du gouvernement, le navire prend de l’eau de toute part. Tout y passe depuis les diatribes les plus inacceptables de la part d’un Chef d’Etat contre une catégorie de citoyens hostiles à sa politique, jusqu’à la multiplication des scandales économiques et financiers que le régime peine à justifier.

La gestion d’un Etat  est  une chose tellement  sérieuse qu’il faut éviter à des amateurs de s’en emparer. Imaginons ce que notre pays aurait gagne en amélioration de sa gestion politique, économique et sociale, si le proche collaborateur peut-être abusivement considérer comme “numéro deux” du régime, avait pris sa responsabilité très tôt en condamnant les dérives du régime après avoir certainement tenté d’en dissuader l’auteur principal? Il faut cesser de tromper les béninois avec des mots qui démontrent à chaque fois, la vacuité de leurs auteurs. Le Bénin est certes un pays qui traine encore les tares de l’illettrisme, mais de la à prendre tout le monde pour des “imbéciles” est inacceptable et certains d’entre nous devront finalement demander à ceux qui après avoir séjourné un bail dans un système qui a cultivé le régionalisme, la haine, la division, le mépris des operateurs économiques avant de verser dans la dictature, d’arrêter de nous prendre pour ce que nous ne serons jamais.

Ce que le peuple béninois vit aujourd’hui avec son cortège d’atteinte aux libertés garanties par la constitution et les autres dérives innommables telles que des attaques verbales de part et d’autre, est la rançon du silence et de la complicité de certains cadres qui n’ont pas suffisamment de “bagou” pour dire non et claquer la porte d’un système qui pensait que tout était du domaine du possible y compris disposer du droit de vie et de mort sur les citoyens. Et de prétendre enseigner la morale sur la bonne conscience aux béninois ne pourrait certainement passer chez tout le monde. C’est simplement incongrue je suis prêt à le démontrer.

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Qu’on change sa propre conscience avant de demander aux autres de le faire. Ces recettes éculées sur fond de mensonge et d’irresponsabilité ne risquent pas de prospérer auprès des béninois. Seules la vérité et la lutte contre les abus en temps réel peuvent faire avancer notre pays.

Que le pyromane et son pompier se le tiennent pour dit. Les quelques mois qui sont devant nous nous édifieront sur détermination de nos compatriotes à jouer le jeu de la vérité, de la maturité politique et à tourner le dos à la couardise, à la jouissance arrogante du pouvoir et l’impunité qui ne nous apporteront rien.

Coffi Adandozan
Planificateur Economiste
Lille, France.

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