Burundi : déjà 12 morts, Nkurunziza va trop loin

La situation au Burundi est de plus en plus préoccupante. Depuis la déclaration de candidature pour un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, le pays s’enlise dangereusement dans une crise socio-politique sans précédent, après une décennie d’expérience démocratique apaisée. Une situation qui fait craindre une nouvelle descente aux enfers du Burundi.

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Les derniers développements du feuilleton noir qui se déroule à Bujumbura ne rassurent en rien. Les manifestations qui se sont poursuivies lundi, ont encore fait des morts. Au moins trois personnes ont été tuées par balle. Ce qui porte à douze, le nombre de décès depuis que les manifestations anti troisième mandat se sont intensifiées à Bujumbura après le congrès du Cndd-Fdd au pouvoir qui a annoncé la candidature de Pierre Nkurunziza à la prochaine présidentielle malgré les sérieuses mises en garde des organisations de la société civile et de l’opposition politique.

Nkurunziza ne recule pas

Déjà 12 Burundais tués. Malgré ces pertes en vie humaine de plus en plus importantes et des milliers de Burundais en fuite vers des pays voisins par crainte d’une nouvelle guerre civile, Pierre Nkurunziza, l’homme fort du Burundi qui ne recule pas, s’illustre davantage dans les dérives autocratiques. Parallèlement à la sanglante répression des protestations, le pouvoir exerce d’énormes pressions sur la Cour constitutionnelle burundaise pour parvenir à valider la candidature pour un troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Harcèlement, intimidation, menaces de mort sur leurs familles et sur leurs propres personnes, les sages de la Cour constitutionnelle du Burundi sont dans de beaux draps. « J’ai peur », a confié, le vice-président de cette instance suprême, Sylvère Nimpagaritse. Saisis pour se prononcer sur la validité d’un troisième mandat pour Nkurunziza, les membres de la Cour, selon Sylvère Nimpagaritse en fuite, ont dès le soir du 30 avril « commencé à subir d’énormes pressions et même des menaces de mort ».

Humilier le président

Pour justifier leur pression sur la Cour constitutionnelle, les séides de Pierre Nkurunziza mettent en garde les sages contre un avis défavorable qu’ils perçoivent comme une humiliation faite au président burundais. Selon le vice-président de la Cour, ceux qui s’ingénient à défendre la cause d’un troisième mandat lui ont confié que « si jamais » les membres de la Cour ne faisaient pas attention à la décision qu’ils rendraient, ils auront « humilié le président » et ils « risquent gros ». Malgré ces menaces a-t-il ajouté « en mon âme et conscience, j’ai décidé de ne pas apposer ma signature sur un arrêt, une décision qui était à côté de la loi ».

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