Dans sa détermination implacable de s’octroyer un troisième mandat controversé de cinq ans à la tête du Burundi, le président Pierre Nkurunziza ne craint plus rien. Même ceux qu’on appelle les grandes puissances, les partenaires techniques et financiers. Il poursuit sa stratégie du «le chien aboie la caravane passe ».
Malgré les nombreux appels pour un report des élections présidentielles à cause de la situation très tendue dans le pays, le gouvernement burundais ne veut pas reculer d’une semelle. Lundi soir, son parti, le Cndd-Fdd, a ouvert sa campagne. Le lancement a eu lieu dans la province de Muyinga en présence d’une foule immense de partisans évaluée à environ 10.000. A cet évènement qui a lieu peu après les appels de l’Union européenne, des Etats-Unis, de la Suisse, le président Pierre Nkurunziza s’est montré insensible à la tension latente dans son pays.
Pour lui, rien de grave ne se passe. « Il y a la paix embrassez-vous, il y a la démocratie, embrassez-vous » a-t-il ordonné à ses partisans amassés devant lui pour écouter son discours de lancement de campagne qui a duré près de 60 minutes. L’homme fort du Burundi s’est même trouvé l’honneur d’avoir « ancré » la démocratie dans le pays depuis son arrivée au pouvoir. Comme s’il répondait à ceux qui appellent à un report des élections, il a déclaré qu’à « 99% », tout est réuni pour avoir de « bonnes élections » qui éviteront au Burundi, un nouveau basculement dans la violence.
