Des tirs de Kalachnikov et des explosions de grenades. Voilà ce qu’a accouché le forum de Bangui pour la réconciliation qui a pris fin ce lundi 11 mai dans la capitale centrafricaine. Les démons du chaos dans le pays n’ont pas été maîtrisés à ce qu’il paraît.
En 24 heures, la lueur d’espoir donnée à travers la signature d’accord de paix par les différents groupes armés, s’est éteinte laissant place à de nouveaux actes de terreur. La Centrafrique, on vient d’en avoir ainsi la preuve, demeure encore fragile. Les participants au forum pour la réconciliation, notamment les groupes armés n’ont pu contenir leur faible pour l’usage des armes comme moyen de revendication.
La fusillade et les explosions de lundi ont éclaté à la suite de malentendus avec les représentants des anti-Balaka. De nombreux chefs de ce groupe armé ont boudé la lecture des recommandations en clôture du forum. Estimant que leurs revendications n’ont pas été prises en compte dans les résolutions finales, ils ont piqué une colère vive et ont vidé les lieux quelques instants avant le crépitement des tirs de Kalachnikov suivis d’explosion de grenades devant le parlement centrafricain.
Des ennemis réunis contre le gouvernement
Au-delà de la non moins étonnante clôture du forum de réconciliation sous des tirs de Kalachnikov et d’explosion de grenade le paradoxe dans ces actes, est l’union des deux anciens groupes rivaux, ex-Séléka et anti-Balaka contre le gouvernement. Des témoins de l’incident ont affirmé avoir vu des éléments des deux groupes ensemble pendant la fusillade devant l’Assemblée nationale et dans plusieurs quartiers. Un leader du groupe anti-Balaka a, dans la foulée, déclaré qu’ils ne reconnaissent plus le forum de Bangui, ajoutant aussi qu’ils se sont mis ensemble contre le gouvernement qui les aurait abandonnés.
A quoi jouent les groupes armés ?
La situation de la soirée de ce lundi est inquiétante. Toute porte à croire que les racailles, à l’origine du chaos en Centrafrique veulent prendre le pays en otage. Aussi puissants qu’ils puissent être, les anti-Balaka et leurs alter egos des ex-Séléka ne peuvent en aucun cas dicter leurs volontés aux autorités de la transition centrafricaine qui travaillent à reconstruire un pays qu’ils ont déchiqueté pour leurs intérêts insensés. La communauté internationale qui par cette réaction barbare a la preuve d’un complot ourdi par les groupes armés est appelée à prendre des mesures conséquentes pour contraindre les braqueurs à se plier à l’autorité publique afin de permettre aux populations centrafricaines de retrouver leur quiétude troublée.