Le chef de l’Etat béninois, Docteur Thomas Boni Yayi, ne fait plus confiance à la justice de son pays. A plusieurs reprises déjà, il l’a fait savoir en faisant remarquer ouvertement que l’appareil de justice est corrompu.
Ce samedi 20 juin, lors du premier conseil des ministres de son nouveau et sans doute le dernier gouvernement qu’il a formé il y a seulement deux jours, le président de la république est revenu sur la question de la corruption dans le pays en indexant à nouveau la corruption dans le secteur judiciaire.Le docteur-président a même déclaré qu’il y a des mauvais juges. Le chef de l’Etat a cependant laissé entendre qu’en dépit de la corruption grandissante dans le pays, qu’il y a de très bons juges qui doivent être d’ailleurs primés.
Inspecter les décisions de justice
Pour donc se rassurer de la justesse des décisions rendues par les magistrats béninois, le chef de l’Etat a annoncé qu’il fera inspecter les jugements. « J’ai demandé de l’aide aux Nations Unies, aux Etats-Unis, à la France… pour qu’ils viennent inspecter les décisions de justice », a déclaré le président Thomas Boni Yayi qui a laissé croire que du fait des décisions de justice pas toujours équitables et justes, des personnes innocentes se retrouvent derrière les barreaux.
Rappelons que le chef de l’Etat a essuyé des revers dans deux affaires notamment les rocambolesques affaires dites d’empoisonnement du président et de tentative de coup d’Etat et d’atteinte à la sureté de l’Etat. Dans ces affaires dans lesquelles l’homme d’affaire béninois Patrice Talon aujourd’hui exilé en France a été accusé d’être le commanditaire, un non-lieu avait été prononcé par le juge Angelo Houssou qui quittera également le pays. Le président Boni Yayi qui croyait dur comme fer que son ami d’hier devenu aujourd’hui ennemi numéro 1 serait condamné semble depuis ces affaires méfiant à l’endroit de la justice béninoise.
