Les élections législatives sont à peine finies et ont à peine révélé leur signification que déjà la fourmilière présidentielle grouille des activités intempestives des prétendants au fauteuil présidentiel.
Il y a ceux qui, vantards, clabaudeurs, orgueilleux, très orgueilleux même, et se croyant le nombril du monde, exaltent tout leur prétendu mérite qui fait d’eux les plus aptes à occuper le fauteuil présidentiel. Hommes sans défaut, aux qualités insignes, comme sortis de la tête brûlante de Jupiter, ils exhibent déjà des programmes mirobolants qu’on sait qu’ils n’exécuteront jamais. Il y a ceux qui, pauvres et sans le sous mais rongés d’ambition, courent les pays africains, font antichambre dans un palais congolais, tchadien, angolais ou autre en quête des milliards indispensables pour une campagne de plus en plus très coûteuse. Il y a ceux qui, aussi rusés que le serpent et rongés d’ambition affûtent leurs armes pour faire à la surprise générale leur déclaration de candidature. Il y a ceux qui rivés à leur horoscope, attendent le fiat miraculeux de celui-ci pour faire leur sortie. Il y a ceux qui distribuent déjà de l’argent, qui organisent leurs troupes et qui croient que la direction des hommes est chose aussi facile que la conduite d’un vélo. Il y a ceux qui, comme sortis à la manière d’un demi-dieu antique de la tête brûlante de leur géniteur, se croient prédisposés, dans une République devenue héréditaire, à être des présidents et qui, baignant dans la corruption dont ils sont issus, distribuent à gogo sacs de riz et de sel, hommes falots et palots, sans aucune envergure intellectuelle, aucune dignité et aucune hauteur morales, aucune capacité personnelle, mais seulement le refuge d’un père, mauvais gestionnaire des affaires publiques.
Oui, tous ces prétentieux se préparent pour briguer une place, une seule place, une unique place : le fauteuil présidentiel. Chacun se croit le mieux placé, le plus indiqué pour s’asseoir dans ce fauteuil. L’humilité n’est pas la vertu dominante de nos candidats à la présidence. Etre élu est leur seule préoccupation. Qu’importe la médiocrité de la plupart d’entre eux. Qu’importe l’argent sale qu’ils vont quémander de par le monde. Qu’importe le parrainage d’individus peu recommandables dont ils se prévalent. Un seul mot d’ordre : « Etre réaliste » c’est-à-dire ignorer toutes valeurs morales, pourvu que ça marche.
Les élections législatives nous ont permis de déceler quelques tares de la classe politique. Réfléchir à ces tares, tenter de les corriger, redonner à ce pays la place d’honneur qui était celle du Dahomey, cela n’est pas la préoccupation majeure de la plupart de nos candidats. On oublie souvent qu’être Président n’est pas une sinécure. Un vieil homme disait ceci : « Etre dieu n’est pas une sinécure ». Et il a raison. Le Dieu qui a créé le monde en six (06) jours, s’est, dit-on, reposé le septième jour que les juifs ont baptisé Sabbat avec tous les interdits qui l’accompagnent. Mais même le jour du Sabbat Dieu se préoccupe des Hommes ; en fait Dieu n’a pas de Sabbat, Il ne se repose jamais. Peut être en est-il ainsi pour tout vrai Président de la République. On n’est pas Président pour piller les caisses de l’Etat et se permettre des voyages inutiles et coûteux. On n’est pas Président pour être à la solde d’un bailleur de fonds, c’est-à-dire du mentor qui vous a aidé à conquérir le pouvoir et qu’il faut aider à recouvrer ses dépenses.
25 ans de Renouveau Démocratique et toujours les mêmes bêtises : toujours la ronde de tous les farfelus qui se croient nantis d’on ne sait quel mérite, qui se croient inspirés par on ne sait quel esprit, pour vouloir briguer un poste aussi important, aussi lourd que la présidence de la République. Il est temps que cela cesse, il est temps que certains de nos compatriotes soient plus sérieux et plus raisonnables, et que la course vers la présidence ne soit plus un jeu d’enfants irresponsables. En tout cas, cette fois-ci, le peuple restera très vigilant et, très tôt, pour dire non à tous les imposteurs de tout acabit
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