Guerre en Côte d’Ivoire : le vrai visage de la France selon Fanny Pigeaud

Le général de Gaulle avait raison: La France n’a pas d’ami, elle n’a que des intérêts. Cinq ans après la fin de la guerre en Côte d’Ivoire, des langues se délient pour faire triompher la vérité sur l’implication de la France dans ce drame qui a fait au moins 3000 morts. Dans son nouvel essai, « France-Côte d’Ivoire : une histoire tronquée », la journaliste reporter Fanny Pigeaud fait d’accablantes révélations sur le rôle cruel joué par la France dans cette guerre.

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Choquée entre autres par le titre  « Gbagbo enfin arrêté » d’une dépêche de l’Agence France Presse rapportant l’arrestation de l’ex-président ivoirien, le journaliste a entrepris en 2012 une enquête pour comprendre ce qui s’était réellement passé. Ses découvertes révèlent que la France a provoqué cette guerre pour protéger ses intérêts qu’elle estimait menacés avec le président Gbagbo. Selon le journaliste, Gbagbo s’est mis à dos la France dès son élection en 2000. Dans ses discours comme dans ses actes, l’ancien président ivoirien et ses proches gênaient Paris. Les officiels français, à en croire le journaliste français, n’admettaient pas que le président d’une ancienne colonie mette la France et son pays au même pied d’égalité. Gbagbo faut-il le rappeler, n’avait pas de mal à remettre en cause des contrats passés avec la France et son aversion pour la présence d’une base militaire française sur le territoire ivoirien n’était qu’un secret de polichinelle.

Même pipe même tabac

De gauche ou de droite, les dirigeants français ne sont pas prêts à admettre un rapport d’égal à égal avec quelque ancienne colonne. Les différents gouvernements qui se sont succédés en France constate le journaliste français, ont pour ligne directive la protection des intérêts économiques et militaires de leur pays partout.

Traque de Gbagbo

Dans le cas de la Côte d’Ivoire, en remontant à l’histoire, le journaliste révèle que c’est la France qui a poussé le Conseil de sécurité a livré la guerre au régime de Gbagbo. En amont, Paris avait en 2004, accusé Laurent Gbagbo d’avoir ordonné le bombardement d’une position de l’armée française à Bouaké. Bombardement dans lequel 09 soldats français avaient trouvé la mort. Sur ce, Fanny Pigeaud rapporte qu’un soldat français a soutenu qu’il s’agit d’une « bavure manipulée ». L’investigation qui a duré deux ans et demi, relève des manœuvres ayant pour but de ternir l’image de Gbagbo à travers les médias. Selon la journaliste française, Gbagbo est loin d’être un va-t-en-guerre comme le présentent de nombreux médias. Mieux, a-t-elle constaté, c’est un homme de paix, prêt à tout compromis pour sauvegarder l’unité nationale. Et comme lui, sa femme présentée comme une « sorcière » n’est pas une et n’a pas eu de rôle majeur dans la crise ivoirienne. Dans son projet, d’en finir avec le régime Gbagbo, Paris a eu la complicité de l’Onu en jouant de tout son poids selon Pigeaud.

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Ouattara, le protégé de Paris

Alassane Ouattara, l’actuel chef de l’Etat français n’est pas du reste dans cette guerre. L’auteure de «  France-Côte d’Ivoire : une histoire tronquée » révèle comment Alassane Ouattara est arrivé au pouvoir par des crimes horribles commis par des rebelles. Selon Fanny Pigeaud, de nombreux éléments compromettent Alassane Ouattara dans le massacre de Duékué en mars 2011. La Cpi qui n’a visiblement pas envie d’inquiéter Alassane Ouattara déclaré vainqueur de la présidentielle de 2010 par l’Onu, a-t-elle également indiquée, est partiellement au biberon de Paris.

>> Interview de Fanny Pigeaud sur RFI (France)

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