Abattoir de Cotonou : des animaux abattus dans de mauvaises conditions sanitaires

L’abattoir de Cotonou offre des conditions sanitaires particulièrement inquiétantes lorsque que l’on sait que les bêtes abattues finissent dans les assiettes. Pourtant les autorités compétentes tardent à réagir,  cette situation se prolonge et pourrait constituer une véritable menace de santé publique.

En pénétrant dans la vaste cour, par laquelle transitent les animaux, le visiteur extérieur à l’établissement, s’étonnera de l’état de délabrement de cette dernière. Boueuse et non pavée, elle ne constitue pas un cadre apte à garantir des conditions sanitaires  décentes. Des têtes bovines, des peaux d’animaux sont entreposées à même le sol. Dans le vaste hangar où sont abattus les animaux, se sont des têtes des carcasses qui jonchent le sol.  

Créé en 1978, l’abattoir de Cotonou, se veut la seule infrastructure moderne de ce type du Bénin. C’est à elle que revient la charge de garantir aux consommateurs une viande saine et de bonne qualité. Pourtant cette modernité semble toute relative tant les bâtiments sont vétustes et l’hygiène déplorable. Cet office public, placé sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, ne semble guère avoir les moyens de répondre à la mission affectée à ladite structure. Chaque jour, une quarantaine de bovins, une trentaine de porcins et 250 à 350 ovins et caprins sont abattus dans l’établissement, mais rien ne semble fait pour soulager la souffrance bestiale, laissant ainsi le bétail dans des conditions de stress particulièrement éprouvantes.

Conditions d’hygiène déplorables, manque de moyen chronique

Pourtant, l’équipe composée d’une dizaine de vétérinaires fait de son mieux pour garantir la qualité de la viande destinée à finir dans l’assiette du consommateur. Ces fonctionnaires procèdent ainsi à une double inspection afin de repérer les animaux impropres à la consommation. Un premier contrôle est effectué avant l’abattage et un second post-abattage, sur la viande elle-même. Mais si les infrastructures et les moyens financiers ne suivent pas, malgré leur bonne-volonté, le personnel aura beau se démener, il ne pourra s’assurer de la qualité de la viande destinée à finir dans les assiettes. Le directeur de l’établissement, en poste depuis seulement un mois, Monsieur Mohamed Fortuné Sossouhounto, explique que l’abattoir ne dispose pas d’incinérateur pour éliminer les cadavres des animaux malades. Le personnel n’a alors d’autre choix que de les enterrer dans un champ situé à une quinzaine de kilomètres de Cotonou. Les infections dont sont atteints ces animaux, même sous terre, peuvent se propager et représentent un risque sanitaire important pour le Bénin.

La construction d’un nouvel abattoir ?

Le personnel vétérinaire, et notamment son directeur, ont parfaitement conscience de la nécessité d’améliorer l’hygiène du bâtiment afin de pouvoir garantir aux consommateurs qu’une viande saine et de bonne qualité parviennent dans leurs assiettes. Dans le cadre du projet d’Appui  à la Filière Lait et Viande (projet PAFILAV), deux milliards de francs CFA selon le directeur de l’établissement devraient être débloqués afin de construire un nouvel abattoir offrant des conditions sanitaires décentes. Le démarrage des travaux est prévu pour la  fin de l’année

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