La décision Dcc 15-156 rendue le 16 juillet 2015 par la Cour constitutionnelle suscite depuis quelques jours un tollé général dans l’opinion. Cette décision qui est la première rendue par la Cour au sujet de la présidentielle de 2016 lève aussi un coin de voile sur les ambitions de choisir le nouveau président aux Béninois. Comme l’a fait hélas la Cour Dossou en 2011.
Depuis qu’elle a rendu la décision Dcc 15-156, la Cour fait l’objet de grande attention de la part de beaucoup de citoyens. Tant la Cour a fini par alerter les uns et les autres sur le fait que cette décision participe d’un plan dont elle exécute minutieusement les différentes étapes. En effet, beaucoup de Béninois n’arrivent à comprendre comment la Cour peut choisir de rendre une décision sur un sujet aussi usuel sur lequel le grand monde n’a plus trop besoin d’une décision du juge constitutionnel pour s’en convaincre. La Cour a donc choisi de tomber très bas alors que, pour beaucoup de litiges et de préoccupations plus précieux portés devant elle, elle ne s’est guère prononcée. Alors, quel intérêt une Cour constitutionnelle peut avoir à se mêler de choses si frivoles ? N’y a-t-il pas d’autres intérêts derrière cette décision somme toute insolite qui ramène au 1er janvier de chaque année l’anniversaire de chaque personne et qui révise de facto l’article 44 alinéa 4 de la Constitution en ramenant l’âge requise pour postuler au poste de président de la République du Bénin de « 39 au moins à 69 ans au plus à la date de dépôt des candidatures » au lieu de « 40 ans au moins et 70 ans au plus ». Cette habile glissade, cette révision de la Constitution qui ne dit pas son nom, la Cour ne l’a pas réalisé au pifomètre. Surtout que l’entourage d’un des protagonistes du deal l’honorable Ataou Hinnouho dément avoir été mêlé à cette affaire de choix de candidat unique. On se demande alors comment l’instruction du dossier a été conduite pour arriver à la prise d’une décision aussi grave. La Cour a pourtant bien calculé sa chose. Selon des sources confidentielles, elle aurait agi en toute connaissance de cause. Le président Théodore Holo se serait, à plusieurs reprises enorgueilli de la position stratégique du choix du prochain président de la République. Lors d’un séminaire en décembre 2014 à Bénin Royal Hôtel avec les journalistes, le président Holo avait dit son assurance et sa certitude d’avoir la solution aux contentieux qui naîtront en cas de mésentente entre les candidats. Sa certitude avait fini par inquiéter certains. « Que mijote Holo ? », Se demandait-on.
Sur les traces de Dossou
La Cour Holo donne l’impression de travailler pour l’aboutissement d’un programme qui consiste à imposer subrepticement son choix au peuple. En 2011, la Cour Dossou avait joué un grand rôle dans l’avènement du K.o. Il avait cassé tous les recours allant dans le sens de l’abrogation de la Lépi et son application pour la présidentielle de 2011. On se rappelle aussi qu’en proclamant les résultats de l’élection, la Cour avait arrêté le nombre de votants. En un mot, la Cour a pris de grandes responsabilités pour finir par imposer le K.o.
La Cour Holo n’est pas moins dans cette tendance. La décision Dcc 15-156 semble être prise pour favoriser certains candidats, en l’occurrence un dont on connaît la proximité avec le Chef de l’Etat. Ce dernier s’apprête à lancer ce weekend un grand mouvement pour soutenir sa candidature. Est-ce déjà le dauphin que la décision Dcc 15-156 a décidé de repêcher exceptionnellement Tout porte à le croire
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