Les forestiers assurent-ils vraiment la protection des animaux ? La question mérite d’être posée du fait d’un certain nombre d’agissements des éléments des Eaux, forêts et chasse. Qu’il vous souvienne que le 28 juillet 2015, deux présumés trafiquants de plus de 200 trophées et peaux d’animaux sauvages protégés ont été arrêtés par les éléments du commissariat de Pobè et les agents des Eaux et forêts de la section de Kétou.
Selon les dispositions de la loi 2002-16 du 18 octobre 2004, ces prévenus encourent une peine d’emprisonnement de trois mois à 5 ans et une amende de 300.000 à 800.000 FCFA. Toutefois, d’après l’article 149 de la même loi, les poursuites relatives aux infractions à la présente loi peuvent être arrêtées moyennant le règlement par le délinquant d’une transaction dûment proposée par le responsable de l’administration chargée de la faune ou de l’un de ses représentants délégués. Mais pour éviter toutes formes de corruption et pour une meilleure conservation de la faune sauvage au Bénin, il serait recommandé de passer à la répression, ce qui suppose de traduire les prévenus devant le juge espérant une sanction dissuasive de la part de ce dernier.
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Malheureusement, censés protéger les espèces, les forestiers préfèrent faire usage de l’article 149. Et donc la relaxe des délinquants contre le paiement d’une somme. Toute chose qui, loin de dissuader, encourage le massacre des espèces sauvages protégées, entraînant ainsi la pérennisation du commerce illicite et surtout de la criminalité faunique qui menace non seulement la biodiversité, mais également la paix, la sécurité, l’intégrité des Etats et l’Etat de droit.
Discrédit
Face à cette forme de criminalité qui menace dangereusement la sous-région, les Etats africains, soucieux de bouter hors du continent la criminalité faunique, s’étaient retrouvés en mai 2015 à Brazzaville au Congo, pour prendre un certain nombre de mesures. Entre autres, punir les criminels fauniques au même titre que les trafiquants de drogue. Malgré cette décision collective des Etats africains, les forestiers béninois continuent de transiger avec ces criminels fauniques mettant en danger la survie et la pérennisation des espèces en voie d’extinction. Cette pratique discrédite le Bénin et conduit à une extinction programmée de la faune béninoise
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