Sacré François Hollande ! Le président français a encore manqué une occasion de se taire pour ne pas commettre une bourde. Il s’est permis un commentaire dénué de réalisme sur la situation au Congo-Brazzaville.
« Le président Sassou peut consulter son peuple, ça fait partie de son droit, et le peuple doit répondre » a déclaré François qui se proclame légaliste : « Nous respectons les choix, toujours, des autorités légitimes ». Le président français n’a visiblement rien compris du drame qui se joue à Brazzaville où les policiers à la solde de son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso tuent des citoyens non armés, en toute violation de la liberté d’opinion, celle de dire « non » sans être inquiété dont jouissent les Français.
Apparemment déconnecté de la réalité, François Hollande devrait savoir que son ami Sassou veut soumettre les Congolais à un référendum opportuniste dans l’unique but de changer la Constitution de son pays pour être président à vie du Congo-Brazzaville. Une ambition que lui, jamais ne nourrirait ou n’oserait nourrir en France, aussi « légitime» qu’il soit. Aussi, faut-il rappeler à François Hollande que Sassou totalise déjà plus de 30 ans d’exercice du pouvoir à la tête du Congo-Brazzaville. Fut-il un brillant président est-ce une raison suffisante pour vouloir s’éterniser au pouvoir ? De bons présidents, la France en a déjà connu sous la 5ème république. Et on n’en a pas encore vu qui ait eu le toupet de vouloir changer la constitution pour s’éterniser au pouvoir.
France-Afrique
Hollande à travers cette bourde, vient ainsi de jeter le masque. Le président socialiste français continue d’entretenir la « Françafrique », honteuse relation dans laquelle les Etats africains dirigés par des présidents sous-ordre qui bradent les ressources de leurs pays à l’ancienne métropole. On s’étonne cependant de voir Hollande se tromper d’époque. Pourtant le fait est encore frais, patent. Le peuple burkinabé n’a pas attendu l’aval de François Hollande pour chasser Blaise Compaoré du pouvoir, il y a quelques 12 mois. Pourtant, Blaise Compaoré si on s’en tient au président français était une « autorité légitime ». Cette légitimité dont il parle, François Hollande doit savoir et le dire à son ami Sassou, se perd aussitôt que l’autorité « déconne ». Et faut-il le dire, tenir ce discours au moment où l’on tire à balles réelles sur des manifestants non armés, relève d’un manque de respect pour l’humanité. Le droit à la consultation populaire ne saurait être une raison suffisante pour perdre de vue les pertes en vie humaine.
Vérité d’Obama
A la différence du président français son homologue américain, Barack Obama a tenu lors de son passage à la tribune de l’union africaine en juillet un discours de vérité qui n’a rien à voir avec celui ahurissant de François Hollande. « La démocratie n’est pas seulement la tenue d’élections » a dit le président Obama qui s’est moqué des super-présidents africains. « Je comprends ! Je suis privilégié de servir comme président. J’aime bien mon travail mais notre constitution ne m’offre plus la possibilité de me représenter. J’estime que je suis le meilleur président. J’ai beaucoup de chance de l’emporter si je parviens à me représenter » a caricaturé Obama qui conseillerait à Denis Sassou Nguesso qu’il y a « une vie après la présidence »