Droit de cuissage à la béninoise

Sommes-nous en train de tendre vers une société de plus en plus lubrique où la recherche des plaisirs charnels tient le haut des pavés ? J’aborde ici une question de mœurs. Une question sensible puisqu’ayant rapport à la vie privée et à l’intimité des autres.

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Je parlerai donc sur la base des témoignages et confidences, de plus en plus abondantes, qui me parviennent. D’amis, de parents et d’usagers anonymes de l’administration, j’ouis dire des histoires pas très dignes pour notre administration de plus en plus encline à la luxure. La semaine dernière, une télévision de la place eut le courage d’aborder un aspect du sujet. Plusieurs déclarations de personnes interviewées tendent à montrer l’administration publique comme un endroit à risque pour femmes mariées désireuses de rester fidèles à leurs maris. Ils étaient nombreux à affirmer avoir interdit à leurs épouses de travailler dans les bureaux pour éviter de tomber dans les guets-apens de chefs hiérarchiques vicieux et lubriques à la libido débordante. J’avais, moi-même, rendu visite à un ami dans une administration où le discours frise la dépravation. J’ai pu l’entendre dire à un de ses collègues : « comment tu as géré la fille d’hier. Vous profitez bien de vos bureaux hein. Dans toute cette direction, je suis le seul qui n’ai pas encore fait cette expérience, il faut que je le tente aussi ». Allusion à sa visiteuse de la veille dont il s’est « occupé » superbement bien au bureau. Ce genre de témoignage n’est pas singulier. Au cours de discussions fréquentes, des cadres de l’administration n’hésitent pas à sortir des propos qui confirment l’existence de cette pratique. « Ces genres de filles, je les gère au bureau. Tu iras dans une chambre de passage maintenant et quelqu’un va te voir et ce sera un problème ».

Les secrétaires particulières ou de direction ne manquent pas non plus de faire des confidences sur les visites de leurs « patrons » si ce n’est pas parfois elles- mêmes qui sont la cible. Un jour, accompagnant un confrère dans une direction délocalisée du ministère de la culture, j’ai rencontré un Dg bien pervers. Sa secrétaire particulière sûrement au parfum  de ses fredaines sexuelles nous avait servi sèchement : « le Directeur est absent ». Surpris, mon ami l’appelle, le Directeur si familier à lui ne lui cache pas qu’il avait une visite féminine mais l’invite à rentrer. A l’entrée dans le bureau, surprise. Le Directeur avait porté sur ses jambes une jeune femme qu’il avait déjà dénudée à moitié, étreignais de tous ses bras et triturait les seins propulsés en dehors du soutien- gorge. Notre présence gêna la jeune femme qui tente d’arranger ses habits. Mais le Directeur s’y opposa, l’emprisonnant dans les bras. « Tu as peur de quoi ? Mes amis ne sont pas des enfants non ? Tu crois qu’ils n’ont jamais vu une scène pareille ? Alors calme- toi ».

La jeune femme a dû se conformer aux caprices libidineux de son amant du moment, restant sur ses jambes tout le temps pendant lequel il a discuté avec nous. Ainsi se déroule dans l’indiscrétion des bureaux feutrés un drame silencieux. Beaucoup disent profiter des conforts des bureaux devenus presque des séjours où on y trouve tout : des canapés bien moelleux, des postes téléviseurs, un frigo contenant souvent des vivres et des boissons et bien sûr une douche à côté. En passant de l’austérité des bureaux des années 70, 80 à ceux d’aujourd’hui qui offrent plus de confort, le gouvernement a voulu améliorer les conditions de travail de ses agents mais il a ouvert la voix à la dépravation et aux vices de toutes sortes. Ce genre de pratique pourrait être l’une des causes de nos incessants piétinements, de la morosité financière et des nombreuses erreurs qui gâchent les actions du gouvernement. Selon nos traditions, tout lieu de travail transformé en lieu de débauche est frappé de malédiction. Celle-ci n’exempte pas celui qui s’y adonne. Il est urgent que l’administration béninoise puisse s’affranchir de cette vilaine pratique si nous tenons réellement à tirer le Bénin vers le hau

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