Environnement : l’autre son de cloche

Paris, capitale de la terre. Cette semaine s’ouvre, dans le cœur névralgique de la France, la Conférence internationale sur le Climat ou la « COP 21 ». C’est le destin de toute une planète, la nôtre, qui se joue au cours de cette rencontre, qu’on voudrait de vérité, entre les grands et les petits de la planète terre.

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La fonte continue de la calotte glacière. L’émission anarchique des gaz à effets de serre. La montée inquiétante du niveau des océans. La fréquence, avec une force toujours plus dévastatrice, des phénomènes tels les tremblements de terre, les cyclones, les tsunamis. La déforestation sauvage qui retourne au désert d’immenses étendues de terres… Long est le chapelet des maux qui rongent la terre, notre terre mère. Quand la matrice primordiale de l’humanité est au plus mal, que l’homme ne s’attende pas à se porter bien. En référence à l’illustration biblique de la loi de la cause et des effets : « Les pères ont mangé des raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées ». (Jérémie 31 : 29)

Tous ces maux qui nous accablent sont archi connues. Ils font   l’objet d’études poussées et pointues. Des solutions existent.  Mais demeure l’entêtement de l’homme. Il ne veut suivre que ses penchants. Il préfère se satisfaire du pain d’aujourd’hui, s’interdisant, du coup, de casser des œufs pour mériter de manger l’omelette de demain. L’obsession à vouloir toujours plus de croissance, dans l’ordre du matériel, ébranle toute élévation morale et spirituelle de l’homme. Aujourd’hui, d’abord. Demain, peut-être. Voilà comment une génération, l’actuelle, la nôtre, sacrifie, dans sa frénésie jouissive, les intérêts des générations futures.

Car, il ne faut ni l’ignorer ni l’oublier : la nature que nous maltraitons tant, c’est Dieu. Par rapport à quoi, l’homme ne peut s’arroger ce qu’il n’a pas crée. Il ne peut en disposer à sa guise et à son gré. Au mieux, il peut se prévaloir d’une délégation de pouvoir, se réclamer d’un titre de location-gérance. A Dieu donc le titre de propriété de la terre. A l’homme l’usufruit, c’est-à-dire le droit d’en jouir, mais non d’en disposer. Une prescription qui a valeur d’une injonction expresse et impérative : ne jamais franchir les limites du raisonnable. En référence à la notion fon du « Gbè do su ».

L’Occident, par exemple, pris dans le tourbillon de la révolution industrielle, aveuglé par ses avancées technicistes, ne respirait plus que par ses progrès, ne vivait plus que pour ses performances. Des usines sortaient de terre et éructaient vers le ciel des volutes de gaz et de fumées toxiques. La terre se réchauffait, mais les statistiques économiques qui sanctionnaient les progrès matériels exigeaient de garder la tête froide. Mais de la tête froide à la grosse tête, il n’y a qu’un pas qui fut vite franchi : Nietzsche proclama, au nom de l’Occident matérialiste, que « Dieu est mort ». Beaucoup l’ont cru. Ils ont trouvé, dans ce monde sans Dieu surgi des élucubrations d’un philosophe, leur nouvelle religion, des raisons nouvelles de croire et d’espérer. L’homme s’étant ainsi projeté comme la mesure de toutes choses ne continuait pas moins de détruire les forêts, de stériliser d’immenses étendues de terres, de racler les fonds marins, de faire droit à sa boulimie de ressources fossiles non renouvelables. Il atteint    parfois, dans cette fureur destructrice, des niveaux de prédation incroyables.

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Mais si la nature, comme nous l’avons soutenu, c’est Dieu, celui-ci peut-t-il rester indifférent au saccage systématique de son bien par l’homme ? Les désordres de toute nature qui affectent le monde, les dérèglements divers, avec des conséquences sans nombre sont, nous semble-t-il, la réponse du Dieu créateur aux excès de l’homme, sa créature.

Et l’Occident, revenu en partie de sa folie d’un monde sans Dieu, accueille cette réponse avec tout le respect requis. Cette reconversion se matérialise, ici et là, par l’importance que prend la question de l’environnement dans tout projet de développement humain. Cette disposition d’esprit nouvelle s’exprime à travers la prolifération des partis écologistes désormais en bonne place, partout, sur l’échiquier politique. On peut le dire ainsi : le retour de l’Occident à la nature, marque le retour de cette partie du monde à Dieu.

Voilà ce qui ne sera pas officiellement dit à la conférence internationale de Paris sur le climat. Laïcité oblige. Mais cela ne mérite pas moins d’être gravé dans toutes les consciences comme une vérité, comme la vérité. Et ce qui est vrai pour l’Occident devrait l’être pour la terre toute entière

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