Présidentielle 2016 : Pourquoi les partis politiques doivent être vigilants

Plus les élections présidentielles s’approchent et plus les choses deviennent claires. Les schémas se dessinent, laissant apparaître les ambitions et les plans des uns et des autres. Tel qu’évoluent les choses, on tend encore, si l’on n’y prend garde, vers un autre KO, certainement plus mémorable que celui de 2011. Et ce serait un autre grand pas en arrière pour la démocratie béninoise déjà fortement mise à mal.

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La politique, au Bénin, prend le visage de ce qu’on déplore dans d’autres pays. Depuis la semaine dernière en effet, les soupçons que nourrissaient les Béninois depuis la formation du dernier gouvernement ont été confirmés : Lionel Zinsou est désigné candidat unique des Forces Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Au regard du déroulement de ce processus de désignation du candidat des Fcbe, on est bien tenté de dire que les militants de l’alliance au pouvoir ont été privés du droit de choisir leur propre candidat. Les primaires annoncés à cor et à cri n’ont pas eu lieu, et l’appel à candidature de monsieur Azatassou n’était que du folklore. Le président Boni Yayi, en agissant ainsi, a un plan derrière la tête, et œuvre, depuis, pour son aboutissement. Il prépare le Béninois à un autre Ko. Depuis, selon diverses sources, des accords de toutes sortes sont signés avec les grandes formations politiques, pour que son rêve se réalise. L’ancien président, Nicéphore Soglo affirmait, il y a quelques jours, que Lionel Zinsou a les aptitudes pour diriger ce Bénin qu’il connaît « très bien ». Ces déclarations de l’ancien maire de Cotonou sont certainement les prémices d’un ralliement  de son parti, la Renaissance du Bénin (Rb) à Lionel Zinsou. De même, souvenons-nous de la déclaration de Charlemagne Honfo, porte-parole du Parti du Renouveau Démocratique (Prd), quand il disait, lors d’une sortie, que le Prd fera tout pour qu’il n’y ait pas de second tour. On veut priver les citoyens béninois de leur droit, celui d’aller au vote, et surtout celui de participer à l’élection d’un président en allant au second tour. En effet, l’expérience a prouvé que le second permet et offre une véritable occasion de débat électoral à la vie politique. C’est quand il y a second tour que se dessinent clairement les grandes formations politiques. Le second tour, c’est aussi le moment, pour les deux candidats finalistes, de défendre et de vendre leur projet de société. Pour éviter le scénario de 2011, avec tous ses corollaires, les partis politiques doivent être vigilants et donner de la voix quand il le faut, afin qu’on ne nous fasse pas avaler la pilule. Cela y va de l’intérêt de la Nation, et surtout de la sauvegarde de notre démocratie

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