Barack Obama, le souvenir d’une illusion collective en Afrique

Nous tirons prétexte du discours prononcé avant-hier mardi par Barack Obama devant le Congrès sur l’Etat de l’union, le dernier exercice du genre, pour nous rappeler le rêve, mais surtout des illusions que les africains se sont faites sur l’élection de Barack Obama comme premier Président noir des Etats-Unis.

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Pour certains Africains, la désignation de Barack Obama à la tête de l’Etat le plus puissant au monde, s’entendait comme la victoire de la race noire sur la race de «couleur». En le présentant comme fils de Kenyan devenu américain  par sa mère, les Africains ont perçu un des leurs, diriger le pays-gendarme du monde. Et qu’au vu de cette considération, ce Président noir accorderait une attention particulière à l’Afrique, à son développement. Beaucoup voyait à travers sa personne, l’avènement du Moïse de l’Afrique. Celui qui protégerait son continent d’origine, de l’exploitation dévastatrice des autres grandes puissances, du marché de dupes qui caractérise les règles des échanges entre l’Afrique et les autres grandes puissances.

Comme celui qui prendra la défense de l’Afrique face à la politique avilissante des aides et de la transformation de l’Afrique en débouché commercial qui n’a pas droit au transfert de technologies.Mais la désillusion ne s’est pas fait attendre, deux ans juste après son investiture à la fonction présidentielle en janvier 2009, Barack Obama est mêlé au projet machiavélique de déstabilisation de l’Afrique à travers la planification et la mise en musique de ce que les médias occidentaux ont appelé : «le printemps arabe». Marqué par des soulèvements populaires qui d’apparence,  semblaient résulter de la colère du peuple, mais qui en réalité étaient pilotés par des mains invisibles. Le succès de ce projet pour ces initiateurs, a été le renversement et l’assassinat du Président Mouammar Kadhafi pour le plus grand malheur de l’Afrique. Qui perdait là, celui qui reprenait en acte, le projet de l’unité de l’Afrique tel que présenté et défendu à son temps par Kwame Nkrumah. L’implication des Etats-Unis dirigé par Barack Obama, àla déstabilisation de la Lybie et à l’assassinat de Kadhafi, a amené plusieurs africains rêveurs, à découvrir le véritable camp du Président Obama.

.Nelson Mandela a particulièrement souffert de la mort de Kadhafi. Il  est mort sans digérer cette implication du gouvernement Obama dans la mort de Kadhafi.Lui qui avait contourné l’embargo  sur la Lybie après sa sortie de prison en février 1990, pour se rendre à Tripoli dire merci à Kadhafi pour son soutien à des manifestations en faveur de sa libération et son soutien à son parti ANC. Cette implication de Barack Obama est dénoncée ouvertement par des Chefs d’Etats lorsqu’ils parlent des « planificateurs du chaos en Lybie». Cette déstabilisation de la Lybie a eu des répercussions sur presque l’ensemble de l’Afrique. Elle a fait prospérer un mouvement de narcotrafiquants constitué des ex-combattants en Lybie qui se fait une base au nord du Mali et qui sème la terreur et la désolation dans une bonne partie de la sous-région de l’Afrique.D’autres anciens combattants ont traversé le Tchad et sont devenus des mercenaires qui ont servi d’agents de déstabilisation de la République Centrafricaine. Un autre contingent s’est fait une base au nord du Nigéria. C’’est lui qui est connu sous l’appellation de BokoHaram devenu Etat islamique en Afrique de l’Ouest.  Cette seule évocation de l’implication du fils de l’Afrique, soit-il Président des Etats-Unis, constitue l’image et le souvenir malheureux que les Africains gardent du régime Obama. Qui avait pourtant suscité tant d’espoir de la part des Africains. Les critiques rétorqueront certainement que Barack Obama est le Président des Etats-Unis et non de l’Afrique. Et par conséquent. il  défend les intérêts de l’Afrique et non du continent. La vérité reste que Barack Obama, qui n’est pas descendant d’esclave comme la majorité des Afro-américains, il est né d’un père africain et a eu la chance de visiter plusieurs fois son village et sa grand-mère. Il sera difficile que les Africains lui pardonnent cette trahison

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