Expansion du terrorisme en Afrique, l’urgence d’une réaction communautaire

Nous tirons prétexte des attentats terroristes de vendredi et samedi 15 et 16 janvier 2016, au Burkina Faso, pour mener cette réflexion qui interpelle l’institution politique communautaire sur la définition des stratégies pouvant permettre de venir à bout du terrorisme en Afrique.

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Ce phénomène que l’on peut appeler : «le paroxysme de la bêtise humaine». Caractérisé par le vilain plaisir qu’éprouvent des individus qui,au nom des pseudos convictions religieuses ou idéologiques, sèment la terreur partout dans le monde et de plus en plus en Afrique. Les actes terroristes gagnent progressivement du terrain dans plusieurs pays africains et tendent à s’étendre dans plusieurs sous-régions. Les pays du Maghreb connaissent ce phénomène depuis des décennies, autant que les pays de l’Afrique de l’Est ou de la corne de l’Afrique. L’Afrique de l’Ouest et Centrale connaissent aussi la triste expérience du terrorisme qui endeuilleau quotidien les familles depuis des années maintenant. Il est donc temps que l’Union africaine qui est l’institution politique communautaire, prenne cette situation au sérieux. Et qu’elle arrête avec ses nombreuses hésitations pour engager des réflexions permanentes pour apporter des réponses appropriées à ce phénomène qui a encore prouvé le week-end dernier au Burkina Faso, sa capacité de nuisance et de production de la terreur.La situation de l’insécurité dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest ces derniers temps peut constituer un indicateur convaincant de la progression du terrorisme sur le continent. Pendant que le groupe Boko Haram sème la terreur au Nigéria et au Niger, le groupe Al Qaida en Afrique de l’Ouest représenté par plusieurs autres mouvements, ont installé le Mali dans un cycle de violence avec la menace de scission du pays. Ce même groupe fait parler de lui en Mauritanie avec des velléités en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Depuis le week-end dernier, il a conquis aussi le Burkina Faso à travers les attentats de l’Hôtel Splendidet le restaurant Cappuccino. La mise sur pied du même mode opératoire dans ces attentats d’Ouagadougou que lors des attentats de l’hôtel Radisson de Bamako, démontre l’aisance avec laquelle, les groupes terroristes opèrent d’un pays à l’autre.

Si, à cela on ajoute les attentats du groupe Boko Haram au Cameroun et au Tchad pour le compte de l’Afrique centrale, les attentats du groupe Al Shabab au Kenya, en Somalie et en Ethiopie, on peut voir jusqu’à quel point le terrorisme gagne du terrain sur le continent. Le groupe Etat islamique a installé ses quartiers en Lybie, pendant que d’autres mouvements terroristes déstabilisent l’Egypte et la Tunisie. Il est donc temps que l’Union africaine se réveille et sorte de sa politique de sapeurs- pompiers qui la contraint toujours aux interventions de secourisme lorsque les dégâts sont déjà causés, pour s’inscrire aussi dans la prévention.

Le terrorisme s’étend dangereusement de pays en pays. Cette situation invite l’Union africaine à créer un cadre de concertation et de réflexion communautaire qui apportera des solutions cohérentes et consensuelles au phénomène du terrorisme. En ayant le courage de dénoncer s’il y en a, les dirigeants qui soutiennent ces organisations intégristes et cruelles. Ces solutions peuvent passer par la création dans chaque Etat qui subit des actes terroristes, d’une commission de dialogue nationale. Capable d’appeler à la négociation des partisans des organisations terroristes. Pour les écouter, comprendre leurs revendications et leur faire des propositions de sortie de la situation d’insécurité qui porte préjudice à tout le monde eux compris. Une telle approche rompt avec la théorie occidentale qui préconise qu’ «on ne négocie pas avec les terroristes».

Qui se contredit à travers des actes de libérations des otages détenus par les groupes terroristes. Étant donné que la libération des otages passe nécessairement par la négociation. L’approche de la guerre militaire contre le terrorisme engagée sur tous les fronts où il sévit, a montré ses limites. L’Union africaine s’emploiera à rechercher les causes réelles du terrorisme dans les Etats et par conséquent, proposer des voies de dialogue aux acteurs que sont les gouvernants et les subversifs. Puisque le terrorisme trouve aussi son avènement en partie dans les Etats, dans les frustrations vécues par certaines populations qui se sentent marginalisées et sur la mauvaise répartition des richesses par les dirigeants.Sans oublier la construction du pouvoir éternel qui installe la tyrannie et la paupérisation du peuple.

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