L’Union africaine : changer de fusil d’épaule en 2016

L’année 2016 ne sera pour les Africains que ce que les instances dirigeantes du continent auraient voulu qu’elle soit. L’Union africaine qui est l’organisation communautaire, sera davantage devant ses responsabilités en cette nouvelle année.

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Pour soit enfoncer le continent dans l’abîme soit pour le sortir de l’ornière. L’Union africaine devra repenser la gestion des situations auxquelles elle a apporté des mauvaises solutions ou celles dont elle a sous-estimé la portée. La résolution de la question du terrorisme rampant qui s’étend sur presque toutes les sous-régions du continent par exemple, exigera que l’institution communautaire revoie son mode opératoire. Celui qui consiste à laisser «la communauté internationale», décider des modes de résolution du phénomène en y invitant simplement les pays concernés ou les dirigeants africains. Il sera heureux que les initiatives et les approches de résolution du phénomène soient d’inspiration africaine. L’approche de la «communauté internationale» qui est très souvent la vision des Etats-Unis à laquelle adhèrent les autres Etats, a déjà prouvé ses limites.

Celles d’opposer la violence à la violence, sous le prétexte qu’on ne négocie pas avec les terroristes. L’Irak, L’Afghanistan, la Syrie et surtout la Lybie payent les frais de cette attitude condescendante qui est aussi sous-tendue par des visées mercantiles, notamment la vente des armes. Rien n’empêche L’Union africaine d’initier une médiation qui visera à rapprocher les dirigeants du Boko Haram de ceux des Etats dans lesquels, ce mouvement répand des malheurs. Question de comprendre les griefs et les récriminations de ce mouvement, lesquels seraient à l’origine de son insurrection. Cette approche africaine de la résolution des conflits peut être plus efficace que le diktat des armes qui s’est d’ailleurs révélé presque partout inopérant. C’est aussi ce que fera l’Union africaine pour mettre fin à l’expansion de la terreur dans les pays de la corne de l’Afrique notamment en Somalie et au Kenya par le mouvement Shebab. La même recette  déjà entamée au Mali et en Lybie devra être renforcée par une prise en main de ces dossiers par l’Union africaine.

L’avantage étant de mettre fin aux jeux troubles de certaines grandes puissances qui soufflent le chaud et le froid. Ces pompiers pyromanes qui tirent profit de la situation d’instabilité des certaines pays ou de certaines sous-région d’Afrique, pour développer l’exploitation clandestine des ressources. Le cas de la Centrafrique et de la République démocratique du Congo qui seraient victime des sous-sols riches en minerais divers. Tout comme  la Lybie où l’instabilité sociopolitique favorise la vente frauduleuse du pétrole. En se détachant des pesanteurs politique et diplomatique, qui la relèguent toujours au second plan dans la résolution des conflits en Afrique, l’Union africaine gagnera à se réapproprier les différends et à être comme l’Union européenne ou la Ligue arabe, l’Institution qui pilotera les initiatives de recherche de la paix. Et qui invitera seulement les autres Etats du monde, à apporter volontairement leur contribution à ces projets. Le faisant, l’institution communautaire africaine, se posera comme une organisation crédible, capable d’apporter et de gérer des différends internes aux Etats ou qui opposent les Etats sur le continent.

Pour y parvenir, l’Union africaine devra cesser d’être le «syndicat des Chefs d’Etats», qui se retrouvent annuellement pour partager des expériences sur des stratégies de maintien au pouvoir, de techniques de révision de la constitution ou de gestion tyrannique du pouvoir. Pour devenir un véritable creuset de pensée de relance de l’Afrique. Comme l’avaient pensé en leur temps : Kwame Nkrumah, Jomo Kenyata, Julius Nyerere, Haïle Selassie, Thomas Sankara.et Mouammar Kadhafi. L’Union africaine doit cesser d’être l’institution qui se réunit une fois l’an, pour devenir celle qui convoque des sommets chaque fois qu’une situation s’avère préoccupante dans un pays du continent. Il faudra aussi que les pays-locomotives que sont : le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Maroc et l’Egypte, mettent de côté leur prétention de leadership, pour faire profiter aux autres Etats, leurs expériences multiformes ainsi que des contributions conséquentes du budget de fonctionnement de l’organisation. Si l’Union fait la force, celle conjuguée par 54 Etats réunis, ne peut pas être négligeable. L’Afrique est capable de beaucoup de choses, mais l’absence de volonté politique des dirigeants fait défaut. 2016 sera donc l’année du changement de mentalité et de reconversion des dirigeants à la cause africaine

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