Présidentielle 2016 : Un front anti-Zinsou en gestation sous l’égide de Nicéphore Soglo

Dénonçant une candidature « néo-colonialiste », celle de Lionel Zinsou, à l’élection présidentielle de février/mars 2016, plusieurs ténors de la classe politique béninoise à l’initiative du président Soglo, se sont retrouvés ce mardi 5 janvier au Chant d’oiseau de Cotonou afin de réfléchir à la création d’un front pour barrer la voie à la « Françafrique ».

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La fronde contre la candidature du premier ministre Lionel Zinsou va en grandissant. Et ce, en dépit du communiqué du gouvernement en date du 3 janvier dernier. Ce mardi 5 janvier, à l’initiative du président Nicéphore Dieudonné Soglo, plusieurs responsables se sont retrouvés au chant d’oiseau à Cotonou, pour réfléchir à la création d’un front anti-Zinsou. Cette rencontre a réuni autour du couple Soglo, entre autres, l’ancien médiateur de la république, Albert Tévoèdjrè, les députés Candide Azannaï, Sacca Lafia, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, l’ancienne présidente de la commission des lois, Hélène Aholou Kèkè, l’ancien porte-parole du président Boni Yayi, Me  Lionel Agbo, tous les Secrétaires généraux des confédérations syndicales, le président du Mouvement ad’ hoc pour la réhabilitation de l’image du Bénin (Marib), Jacques Ayadji, le 1er Secrétaire du parti communiste du Bénin (Pcb), Professeur Philippe Noudjènoumè, le président du Front patriotique pour la défense des acquis de la conférence nationale, Professeur Antoine Détchénou, les anciens ministres Ganiou Soglo,  Professeur Victor Prudent Topanou et Karimou Chabi Sika et bien d’autres personnalités. A l’unanimité, les différentes personnalités politico-syndicales se sont opposés à la participation de l’ancien patron du plus grand fonds d’investissement français PAI partners, Lionel Zinsou à la présidentielle du 28 février. Selon les propos du président Soglo, c’est une concertation sur l’avenir du Bénin. Et c’est à juste titre qu’il déclare: « Nous sommes à une époque où chacun doit dire, je suis indépendant ». Pour ces ténors de la vie publique béninoise, le premier ministre est le candidat de la « France-Afrique », donc pas la bienvenue dans la bataille électorale qui s’annonce rude.

Dans ses propos lors de cette rencontre, l’ancien président de l’Assemblée nationale a rappelé les liens séculaires qui existent entre le Bénin et la France. « La France et le Bénin sont liés par des liens historiques profondément ancrés dans l’histoire », a-t-il fait savoir avant d’ajouter. « Si cela devrait se produire, j’ai peur que ces relations deviennent exécrables car le peuple béninois se lèvera comme un seul pour combattre cette candidature ».

Mises en garde et propositions

Au cours de cette concertation, l’ancien conseiller aux affaires politique du chef de l’Etat, Alexandre Hountondji a prévenu que la bataille n’est pas seulement dans les discours. « Il nous faut aller dans les campagnes et villages pour expliquer aux populations ce qui se passent réellement » a-t-il déclaré.  Quant à Karimou Chabi Sika, cacique des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et opposant farouche à la désignation de Lionel Zinsou comme candidat de leur alliance, il prévient sur un second K.0 qui se prépare. « Ils planifient déjà le bourrage des urnes et la falsification des bulletins de vote », a-t-il souligné. Il poursuit: « La Lépi est une diversion. Le code électoral est clair. La Céna ne veut appliquer le code et c’est l’épicentre même de la fraude qui se prépare ». Jacques Ayadji, lui, propose l’installation d’un régime transitoire. « La présidentielle du 28 février 2016 risque de nous plonger dans le chaos. Je suggère donc qu’on aille aux assises nationales pour mettre en place un gouvernement de transition », a-t-il conclu

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