Qui veut déstabiliser le Burkina Faso ?

Le Burkina Faso a connu en l’espace de quelques mois, des évènements qui sont d’une grande curiosité. Le coup d’Etat étouffé des éléments de la Rsp d’octobre 2015 la veille du début de la campagne électorale des élections présidentielles, les attaques terroristes de l’hôtel Splendid et du restaurant le Cappuccino des 15 et 16 janvier 2016, suivies une semaine après c’est-à-dire le vendredi 22 janvier 2016 de la tentative d’attaque de cambriolage d’un dépôt d’armes et de munitions à Yimdi, à environ 20 km de Ouagadougou.

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La question lancinante que se posent certains analystes à propos de ces évènements successifs, est de savoir s’il peut avoir une corrélation entre ces différents faits sus-évoqués. Et partant de cela, savoir si on peut de façon objective, établir un lien entre le coup d’état d’octobre 2015, les attaques terroristes des 15 et 16 janvier 2016 à Ouagadougou, et la tentative de cambriolage du dépôt d’armes et des munitions du week-end dernier. Répondre à ces questions pour nous dans le cadre de cette réflexion exigera, de passer en revue les différentes hypothèses avancées jusqu’ici.

Depuis les attaques terroristes de l’hôtel Splendid et du restaurant Cappuccino qui ont fait trente morts, des voix s’élèvent déjà dans le pays, pour pointer du doigt des personnes extérieures au pays comme étant les commanditaires. Les tenants de cette thèse présentent le Président Blaise Compaoré somme étant le commanditaire de ces attentats qui essaierait à travers ces actes de terreur, de susciter la peur et de créer un climat de panique tendant à démontrer l’incapacité à la fois du régime de la transition et même du régime de Christian Kaboré à assurer la sécurité du pays. En démontrant que pendant les vingt et sept ans de son régime, jamais de tels actes ne se sont produits dans le pays. Les partisans de l’implication de Compaoré dans les attaques terroristes d’une part, des attaques terroristes d’autre part et de la tentative de cambriolage du dépôt d’armes et de munitions de Yimdi, s’appuient sur quelques faits pertinents. Sur les attaques terroristes des 15 et 16 janvier, il y a le fait que le Président Compaoré ait accepté d’accorder l’hospitalité aux membres des groupes djihadistes qui opèrent au nord du Mali.

C’est encore le régime de Compaoré était passé maitre dans  l’art de la négociation de la libération des otages au Mali. L’indexation de Blaise Compaoré comme étant le commanditaire des différents évènements, trouve aussi son fondement dans l’identification des auteurs de la tentative de cambriolage du dépôt d’armes et de munitions de Yimdi. Les hommes armés qui ont été aperçus sur les lieux, ont été  identifiés comme étant les ex-membres du régiment de la sécurité présidentielle, Rsp. En mettant ensemble ces trois évènements, ainsi que leurs auteurs sur le terrain, il se dégage une identité remarquable : celle de la connexion de chaque groupe d’auteurs au Président Blaise Compaoré. Ce raisonnement démontre la tentative du retour au pouvoir du Président Compaoré à travers le coup d’état des éléments de la Rsp, ce seul corps de l’armée qui lui était resté fidèle. Ayant constaté l’échec du putsch, il aurait opté pour des actes de terreur en faisant appel aux djihadistes avec lesquels, il aurait gardé des bons rapports.

Puis dans la perspective d’handicaper la capacité de réaction et de riposte de l’armée régulière ou nationale, il aurait planifié de dérober une bonne partie des armes et de munitions de l’armée. S’il est vrai que toutes les allégations ne sont pas clairement vérifiées, il reste au moins qu’elles peuvent constituer une piste sérieuse de compréhension des mobiles et des motivations des auteurs des derniers évènements qui menacent sérieusement le processus politique qui a cours depuis le départ du pouvoir du Président Compaoré. Une piste aussi sérieuse que les accusations de l’implication du Président de l’Assemblée nationale de la Côte d’ Ivoire, Guilaume Soro. Lesquelles font état de l’implication de l’ancien chef des rebelles en Côte d’Ivoire. A travers des écoutes téléphoniques d’une conversation qu’il a eue avec Djibril Bassoré. Loin de proclamer péremptoirement l’authenticité de ces allégations, il reste au moins qu’elles constituent des pistes d’enquête pour la Cedeao et l’union africaine, pour arrêter pendant qu’il est encore temps, les velléités de déstabilisation de ce pays qui commençait à devenir un modèle de courage et d’unité pour beaucoup d’autres.

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