Tensions Gabon – France : la manifestation de l’ingratitude

Le général De Gaulle a été sincère d’avouer qu’il n’y a pas d’amitié entre Etats, il n y a que les intérêts. Une assertion qui contraste fort bien avec des terminologies canularesques qui sont très utilisées en relations internationales : «notre pays frère», «mon homologue, ami et frère, le Président…..».

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Le Gabon mieux que tout autre pays francophone, méditera éternellement sur ces propos du général De Gaulle qui sont d’une troublante véracité. Ce qui arrive aujourd’hui au régime gabonais, et même un peu avant, est la preuve que celui qui s’associe, pactise avec un ami éloigné qu’il pense connaitre, à qui il confie ses secrets et son coffre fort au détriment de ses proches, découvrira avec le temps la sagesse africaine qui enseigne que « l’on ne peut pas laisser une rivière qui est toute proche, pour aller puiser de l’eau plus loin». Qui aurait imaginé, connaissant la qualité et la spécificité des rapports que le Gabon d’Omar Bongo a entretenus avec la France, que c’est ce pays qui lui créerait autant d’ennuis. L’acharnement de la France sur  le pouvoir gabonais depuis les dernières années du régime d’Omar Bongo et aujourd’hui d’Ali Bongo est très étonnant.

Certains confidents du Président Omar Bongo ont confié que sa mort serait survenue de la conjonction de deux faits traumatiques : le décès de son épouse Chantal Bongo qui l’a plongé dans les soucis, mais encore et surtout du déclenchement en France de l’affaire des biens mal acquis qui mettaient en accusation, les Chefs d’Etat de l’Afrique centrale. Parmi lesquels, le Président Omar Bongo. Ces Chefs d’Etats étaient présentés comme ayant des fortunes inestimables qu’ils ont acquises par voie de détournement des biens publics ou sociaux ils  étaient chargés de gérer. Cette affaire avait connu en son temps, un traitement médiatique tonitruant avec des révélations rocambolesques qui visaient à livrer ces Chefs d’Etat à la vindicte populaires. Selon ces confidents, ce n’était pas tant, l’avènement de cette affaire qui était facheux, mais ce sont les commentaires tendancieux que faisaient les journalistes et hommes politiques français dans les médias.

Pendant des semaines, les médias français ont présenté lors des journaux télévisés, les prétendus bien mal acquis du Président Omar Bongo en France. Ce matraquage médiatique, a fini par faire sombrer le Président Bongo dans la dépression. Puisque tous les jours, les organisations internationales basées en France, annonçaient qu’elles porteraient plainte contre ces Chefs d’Etat et les médias annonçaient, l’imminente procédure de la confiscation de leurs biens. Pourtant, Omar Bongo était présenté comme l’un des Chefs d’Etat influents auprès de presque tous les régimes français. Des documentaires produits par des médias français, le présentaient come le faiseur des ministres dans les gouvernements français successifs. Comme l’interlocuteur attitré de la Françafrique dans les bons et les mauvais coups. Cette rivière intarissable où venaient s’abreuver, hommes politiques et Chefs d’Etats français au moment où les pétrocfa étaient innombrables. Pendant que les Gabonais eux-mêmes,  peinaient à bénéficier des retombées de la manne pétrolière.

L’acharnement de la France s’est poursuivie sur le fils, et ce dès sa prise du pouvoir, la chaine de télévision France 2 a crée l’émoi en diffusant un documentaire qui entendait prouver en filigrane, la victoire maquillée du Président Ali Bongo. Pierre Péan a enfoncé le clou en publiant un ouvrage à polémique qui remettait en cause la la nationalité gabonaise du Président Ali Bongo. Voici que le premier ministre français Manuel Valls, constatant peut être que les scandales crées auparavant n’ont pas attient leur objectif, déclare sur le plateau d’un média français que le Président Bongo n’avait pas été élu en 2002. En rappelant son ambassadeur pour consultation, le régime de Libreville n’a fait qu’exprimer un ras-le-bol d’un acharnement excessif malsain d’un pays qui avait bénéficié de ses largesses. Qu’est-ce qui peut expliquer cette volte face de la France envers le Gabon en général et la famille Bongo en particulier. La réponse se trouve peut être dans le conseil du sage africain qui enseigne que celui qui laisse les siens dans l’indigence pour entretenir des personnes qui lui sont éloignées, devra s’attendre tôt ou tard aux manifestations  à leur ingratitude

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