Train de vie des gouvernants, l’exemple vient du Burkina

L’Assemblée nationale Burkinabé a adopté cette semaine, une loi qui réduit le salaire des députés de 19%. En mettant en application cette nouvelle disposition, cela ramène le salaire des députés à moins d’un million de francs Cfa le mois. Cette réduction de salaire a été une initiative des députés eux-mêmes.

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Selon le Président de l’auguste Chambre, Salif Diallo, cette réduction de salaire vise à amener les députés à participer à l’élan de solidarité nationale envers le peuple. Il a aussi indiqué que ce geste entend aussi réduire les charges de l’Etat. Et partant, générer les fonds nécessaires à la reconstruction des infrastructures détruites lors des soulèvements populaires des 30 et 31 octobre 2014 qui ont entrainé le départ du Président Blaise Compaoré du pouvoir. Cette initiative des députés du Faso, loin d’être un simple acte patriotique, peut aussi être didactique pour d’autres pays du continent. Le relever, renvoie encore à poser   le problème de l’arrimage du train de vie des dirigeants africains au niveau de vie moyen de la nation.

L’acte des députés du Burkina Faso doit parler à la classe dirigeante des Etats africains. Nous voulons ainsi penser aux Chefs d’Etats, aux membres du gouvernement et assimilés, ainsi qu’aux membres des autres institutions : parlementaires et judiciaires.  Le train de vie de nombreux  dirigeants africains donne  à observer le fossé qui sépare l’opulence ostentatoire de leur niveau de vie avec la misère caractéristique du peuple. Il  n’est pas étonnant de voir les Chefs d’Etats africains rouler dans des véhicules que mêmes les Chefs d’Etats où ces véhicules sont construits, regardent avec envie. Leurs parkings sont constitués de véhicules qui ne sont produits qu’à la commande avec un  nombre de pièces limités dans le monde. Ce sont les mêmes qui optent de se doter des hélicoptères et des avions présidentiels dont l’achat, la mise en service et la maintenance constituent de véritables soucis budgétaires au trésor public. Ils sont nombreux les Chefs d’Etats qui  vont toujours se faire soigner en Occident pour la  moindre fièvre.  

Ils laissent parfois au pays des hôpitaux de référence, préférant l’évacuation sanitaire pour eux-mêmes, leurs épouses, et les autres membres de la famille. Ce sont les avions médicalisés qui sont souvent affrétés, aux frais du contribuable pour l’évacuation sanitaire de la première dame, à qui il reste encore un mois pour être à terme de sa grossesse. On ignore par ailleurs,  les limites de la prise en charge des Chefs de l’Etat ou des membres  du gouvernement. Puisque c’est l’argent du contribuable qui est utilisé pour entretenir le Chef de l’Etat, dans sa maison de  fonction comme dans sa résidence privée. Cette prise en charge s’étend aux membres de sa famille qui reçoivent quotidiennement du ravitaillement en nourriture, boisson, médicaments aux frais du contribuable. Ils voyagent à volonté vers différentes destinations dans le monde, dans une prise en charge en pension complète. Mêmes les activités économiques privées des Chefs d’Etats ou des membres de leurs familles, sont aussi supportées par l’argent du contribuable. Les ouvriers qui travaillent dans leurs plantations, sont emmenés au service par les voitures de l’Etat.

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Ces ouvriers sont nourris, payés et soignés par de l’argent sorti des caisses du trésor public. Les fêtes qui sont organisées dans les palais présidentielles en Afrique, étonnent beaucoup plus les invités venus de l’Occident. Ces derniers sont souvent sidérés de voir les cuisiniers concevoir des mets selon l’origine et la culture alimentaire de chaque invité. Cette opulence s’étend aux boisons et aux couverts utilisés. C’est dans les palais présidentiels des pays africains que l’on retrouve souvent les objets de plus grande valeur dans le monde. Au point où des attitudes de simplicité comme celles exprimées par Thomas Sankara en son temps, sont souvent considérés comme celles qui relèvent de l’ignorance de la fonction présidentielle. Puisqu’un Chef  d’Etat ne peut pas rouler dans une Renault 4 ou vivre dans une résidence sans luxure comme le souhaitait Moussa Dadis Camara, susurrent certains Chefs d’Etats qui parlent de dévaluer la fonction présidentielle. Si on ajoute l’opulence des Chef d’Etats,  les  attitudes de mégalomanie des membres du gouvernement, on peut bien comprendre pourquoi le tiers voire la moitié du budget d’un pays peut être dilapidé dans la prise en charge de la classe dirigeante. Pendant que le peuple croupit dans la misère.

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