Il est facile de soutenir une chose et son contraire. En effet, alors qu’il ya quelques années Alassane Ouattara se posait en chantre de la justice dans le conflit qui l’a opposé à l’ancien président Laurent Gbagbo, il tourne aujourd’hui le dos à la même justice au nom de l’amitié avec un ancien président.
En effet, il faut rappeler que Blaise Compaoré, ancien président burkinabè, désormais ivoirien a tout fait pour s’attirer les foudres de la justice dans son premier pays, le Burkina. Cité dans plusieurs affaires, notamment le meurtre de Thomas Sankara, celui du journaliste Norbert Zongo, sans parler des exactions durant les derniers soulèvements dans son pays, Blaise Compaoré aurait dû comparaitre devant la justice de son premier pays. Mais depuis son exil en Côte d’Ivoire, les chances de faire la lumière dans ces affaires s’étaient amoindries.
D’aucuns annonçaient déjà que son ami, le président Ouattara mettrait tout en oeuvre pour le protéger. Il faut le rappeler Alassane avait été soutenu par Blaise durant la crise ivoirienne. Mais personne n’avait vu venir le coup de la naturalisation. Si Ouattara a le droit d’accorder la nationalité à un citoyen étranger, il faut dire que la naturalisation de Compaoré pose des problèmes d’éthique, quand l’on sait que ce dernier était appelé à répondre de ces actes.
Le président Ouattara avait accepté d’envoyer un citoyen ivoirien, le président Laurent Gbagbo à la CPI, mais aujourd’hui refuse de livrer un citoyen étranger accusé d’exactions en lui accordant la nationalité ivoirienne. Un fait sans précédent qui met à mal la théorie qui veut qu’Alassane Ouattara est attaché aux principes de justice et d’équité.